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Par
SUD AREA le
12 Juillet 2008 à 12:06
15 mai, 22 mai, 10 juin, 17 juin... on continue comme ça ?
La
situation sociale de ce printemps est paradoxale : des millions de
salarié-e-s ont participé à des grèves, des manifestations, ces
dernières semaines ... mais la plupart de ces mouvements apparaissent,
au mieux comme des réussites dun jour sans lendemain, au pire comme
des échecs. Certes, dans plusieurs secteurs, des luttes ont pu se
construire dans la durée, sorganiser démocratiquement au travers des
Assemblées Générales, mais elles nont pas reçu lappui nécessaire,
nont pas servi de point dappui aux autres. LUnion syndicale
Solidaires propose ici à chacun-e de participer à la réflexion sur les
moyens daction, sur le syndicalisme dont nous avons besoin pour gagner
les revendications, et ne pas se satisfaire de
« démonstrations » de force... qui nen sont plus !
*
Il est vrai que la course à la médiatisation qui aboutit dorénavant à
annoncer les nombres de manifestant-e-s une semaine avant les
manifestations. ne crédibilise pas certaines actions.
* Il est
vrai que les travailleurs/ses ne comprennent pas (à juste titre !)
quon appelle à la grève les enseignants tel jour, les cheminots un
autre, les salarié-e-s du privé un troisième, etc.
* Il est vrai quau sein dun même secteur professionnel,
les salarié-e-s sinterrogent fortement (et là aussi à juste titre) sur
lopportunité dappeler à la grève telle catégorie un jour, telle autre
un autre jour, ... quand le fond du problème est la répartition
inégalitaire des richessses que nous produisons collectivement, la
privatisation et la disparition de tous les services publics, la
recherche perpétuelle de productivité qui brise la santé des
exploité-e-s.
Les
syndicats Solidaires ont choisi de soutenir toutes celles et tout ceux
qui luttent, mais sans taire les difficultés, les questions sur les
stratégies daction.
Il ne fallait pas appeler à ces actions successives ?
Cest évidemment la question quon peut se poser facilement après coup.
Mais, en appelant à ces journées de grèves et de manifestations, nous
avons fait le choix dessayer de construire un mouvement à la hauteur
des enjeux et des rapports de forces pour répondre à toutes les
attaques du gouvernement et du patronat. Etre absent des luttes na
jamais servi à les renforcer !
Quest-ce qui na pas marché ?
Avant tout, il y a eu une insuffisance dexplications syndicales sur
les enjeux. Nous avons publié des tracts, des journaux, mais sans doute
nétaient-ils pas assez persuasifs, explicatifs ... et surtout, dans
trop dendroits, il a manqué un travail dexplications, de discussions,
quotidien et dans la durée, sur le terrain. La division syndicale, les
atermoiements des organisations syndicales qui parlent de « tous
ensembles » mais appellent à laction la fonction publique un
jour, le privé un autre, les cheminots encore un autre, et refusent de
coordonner les mouvements reconductibles qui démarrent parfois, ne
facilitent pas les choses.
* Quel que soit son secteur de travail, chaque salarié-e comprend que :
Face aux attaques du gouvernement, cest tous ensemble quil faut agir, et non profession
après profession
Les confédérations syndicales ne sont elles pas capables de le comprendre ?
* Tout le monde comprend que :
Face
aux attaques des patrons et de leur gouvernement, il ne sagit plus de
« montrer notre désaccord » à travers des journées daction
isolées, dont la succession finit par démobiliser les plus
convaincu-e-s sans attirer celles et ceux qui ne létaient pas. Nous ne
voulons pas perdre de largent pour des journées sans lendemain ;
au contraire, nous avons besoin de construire un mouvement
interprofessionnel, unitaire, reconductible.
Les organisations syndicales ne sont elles pas capables de le comprendre ?
Et si ce nétait pas un problème de compréhension ?
Le problème est peut être plus grave. Les appareils syndicaux sont angoissés par une chose : leur survie !
Comment
expliquer autrement le choix de la CGT dafficher ses positions
communes avec ... la CFDT ... et le MEDEF ! Combien de
militant-e-s de terrain pensaient quon pourrait en arriver à des
démarches communes Thibault/Chérèque/Parisot pour demander aux
parlementaires UMP dappliquer leurs « positions
communes » ?
Comment expliquer autrement le choix de FO de ne pas appeler aux manifestations
interprofessionnelles du 17 juin ?
La défense des retraites, le refus de lallongement du temps de travail
sont pourtant des revendications unifiantes. Combien de militant-e-s
pensaient quon pourrait en arriver à des rapprochements entre FO et la
CFTC, avec comme seule perspective de concurrencer les rapprochements
entre UNSA et CGC ?
Nous
navons pas la prétention de penser que lUnion syndicale Solidaires
serait la seule organisation fréquentable aujourdhui. Nous ne disons
pas ça : nous avons, nous aussi, nos difficultés, nos
contradictions,... il serait idiot de le nier.
* La différence, cest que nous ne transformons pas cela en politique nationale.
* La différence, cest que nous navons pas « dappareil » à protéger.
* La différence, cest que nous concevons nos syndicats, nos
fédérations, notre union syndicale interprofessionnelle comme la mise
en commun de nos collectifs syndicaux de terrain, pas comme une
superstructure qui donne les ordres.
* La différence, cest
aussi que nous voulons tirer, avec tous, les bilans de ce que nous
faisons, et ne pas nous contenter denchaîner les appels à nous suivre.
Nous savons aussi que de nombreux militant-es dautres syndicats se posent les mêmes questions...
Il faut en finir avec les stratégies perdantes !
Nous navons pas de fétichisme quant aux formes dactions ; mais
il faut que cela corresponde au niveau des revendications, aux enjeux
et au rapport de forces à construire.
Nous proposons deux choses simples :
Que chaque organisation syndicale sengage à réagir immédiatement et fortement, par un appel à la grève, si cet été des décisions graves sont prises par le
gouvernement, par exemple sur la retraite, le temps de travail, la santé, etc.). De même au sein de chaque entreprise.
Que
chaque organisation syndicale sengage dès maintenant dans la
construction dun mouvement interprofessionnel, unitaire, reconductible
en Assemblées Générales, pour la rentrée. En octobre, sont prévues des lois remettant en
cause les retraites (41 annuités), la Sécurité Sociale (nouvelles
franchises), la fonction publique (RGPP, livre blanc)...la question du
pouvoir dachat mérite aussi une riposte commune. Utilisons le
trimestre dété à bâtir la mobilisation, à expliquer les enjeux, à
donner confiance dans laction collective, à mettre en avant la
convergence des luttes de chaque profession, chaque catégorie.
Et lançons un ultimatum social pour octobre !
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