Challenges.fr | 07.12.2007 | 18:56


Le conseil d'administration d'Eiffage a renommé, vendredi 7 décembre, Jean-François Roverato président directeur général, après la démission de Benoît Heitz de ses fonctions de directeur général.
Benoît Heitz a remis ses mandats d'administrateur et de DG du numéro 3 français de BTP "pour convenance personnelle".
A 43 ans, cet ingénieur des Ponts et Chaussées avait été nommé en avril dernier, après un parcours sans faute au sein du groupe, en redressant notamment ses filiales polonaise et allemande. En 2004, il avait pris la direction Europe d'Eiffage et, un an plus tard, la direction opérationnelle du groupe.

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    * Commentaire "Pour convenance personnelle", par Mathieu Magnaudeix (Challenges)



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Le communiqué d'Eiffage
20 ans au sein du groupe

"Il n'y a aucun grief personnel" entre les deux dirigeants qui ont "toujours travaillé ensemble depuis des années", a déclaré une source proche du dossier, avant d'ajouter que Jean-François Roverato avait "choisi son dauphin pour lui succéder“.
Jean-François Roverato, président non-exécutif depuis avril, redevient donc P-DG en attendant un nouveau directeur général.
A 62 ans, il a déjà été P-DG d'Eiffage pendant 20 ans, de 1987 à 2007, avant de passer la main à Benoît Heitz pour ne conserver que la seule présidence du conseil d'administration.

Unification des marques

Jean-François Roverato a fait toute sa carrière dans le BTP. En 1982, il a été nommé directeur général de Fougerolle Construction puis Fougerolle France, avant de prendre la direction générale de Fougerolle International. C'est en 1987 qu'il a accédé au poste de PDG du groupe Fougerolle devenu Eiffage.
Le CA d'Eiffage a "remercié" Benoît Heitz "pour les tâches accomplies pendant 20 ans dans le groupe et particulièrement les impulsions données depuis deux ans dans les domaines du développement durable, de la croissance en Europe et de l'unification des marques et des systèmes de gestion".

Plusieurs résultats de procédures judiciaires en attente

La nouvelle de vendredi est surprenante, car rien ne laissait présager un départ de Benoît Heitz quand les deux dirigeants sont apparus publiquement pour la dernière fois, le 23 novembre. Ils fêtaient la fin du percement du deuxième tunnel sous les Pyrénées par lequel passera la ligne ferroviaire grande vitesse (LGV) Perpignan-Figueras.
Par ailleurs, le groupe de BTP français attend plusieurs résultats de procédures judiciaires qui l'opposent au groupe espagnol de BTP Sacyr Vallehermoso, lequel souhaite prendre son contrôle.

Les syndicats appellent "à boycotter toute participation à des réunions"

Après cette annonce, les syndicats d'Eiffage (CGT, CFDT, FO, CFTC, CFE-CGC) ont appelé "à boycotter toute participation à des réunions" au sein du groupe en attendant d'avoir des explications. "Après une large mobilisation en défense de l'emploi dans le groupe contre l'OPE et l'OPA possible par le groupe Sacyr et le risque de démantèlement d'Eiffage, les organisations syndicales du groupe ne peuvent que dénoncer la décision du conseil d'administration de ce jour de limoger son directeur général".
"A l'heure où le groupe Eiffage annonce une progression de son chiffre d'affaires et de ses résultats, un développement européen confirmé, cette décision est incompréhensible".
Les syndicats exigent aussi "le retour à une situation de management conforme à une gouvernance de notre temps", ainsi que "la démission des administrateurs actuels du conseil d'administration d'Eiffage".