-
Interview de Boccardi dans Capital le 26/07/2007
Autoroutes : la voie de lautomatisation
Engagées dans la privatisation depuis deux ans, comment les sociétés dautoroutes négocient ce virage ? Quelles conséquences en matière de stratégie et de ressources humaines ? Zoom sur le groupe des Autoroutes Paris-Rhin-Rhône passé dans le giron dEiffage."Si tu payes ton péage, tu fais monter le cours dEiffage !" Si ce slogan a peu de chances dêtre le tube de lété, il n'est pas loin de la réalité. En effet, si vous empruntez laxe Paris-Lyon soit l'A5 ou l'A6, vous utilisez le réseau des Autoroutes Paris-Rhin-Rhône (APRR (ARR)), racheté en 2006 par lentreprise de BTP Eiffage (FGR) et la banque australienne Macquarie. Le groupe APRR-AREA (Autoroutes Rhône-Alpes), numéro 2 français, exploite un réseau de 2215 km dautoroutes dont les alpines (comme lA40) et celles du centre de la France (l'A77 et l'A71).
Capital.fr : Il y a un an et demi, vous étiez privatisé et passiez dans le giron d'Eiffage (FGR). Qu'est-ce qui a changé pour APRR-AREA?
Patrick Boccardi : Ce sont surtout nos méthodes de gestion qui ont évolué. Elles correspondent désormais à celles d'un groupe privé. Cette meilleure maîtrise des coûts de structure et d'emploi se retrouve dans notre résultat net qui sétablit à 263 millions deuros, en progression de 35,2 %. Notre chiffre daffaires (1,7 milliard d'euros) augmente aussi, à la fois en raison dune hausse du trafic (+3 % par an) et des tarifs de péage. Comme nous avons une concession avec lEtat jusqu'en 2032, nos obligations n'ont pas changé. Nous devons respecter un cahier des charges très précis en matière de viabilisation et d'entretien du réseau. (Ndlr : lire dans Capital d'août, l'enquête sur les fabuleux filons du groupe Vinci (DG), qui exploite près de la moitié des autoroutes en France.)
Capital.fr : Quelles conséquences en matière de ressources humaines ?
Patrick Boccardi : La tendance de fond, qui se vérifie pour toutes les sociétés dautoroutes, cest la stabilisation des effectifs. La raison est simple : la population dominante, celle des péagiers, perd au fil des ans des emplois car les péages sont progressivement automatisés. Il existe aujourdhui des technologies - déjà adoptées par certains pays du Nord- qui permettent le "free flow" (flux libre). Même si les autoroutes françaises nen sont pas encore là, le nombre de péagiers a vocation à diminuer. Aujourdhui, le groupe APRR-AREA compte 4 200 salariés et recrute chaque année 80 personnes environ, pour pallier les départs et compléter les équipes.
Capital.fr : Quels types de profils recherchez-vous ?
Patrick Boccardi : Nous recrutons en majorité des cadres et des agents de maîtrise. Il sagit dingénieurs réseau, télécom, génie civil, travaux et de chefs de projet informatique. Nous accueillons également des techniciens pour maintenir et développer nos équipements autoroutiers. Du fait de notre activité, nous avons aussi des métiers très spécifiques. Comme celui de gestionnaire de trafic posté dans nos PC de surveillance, installés le long de notre réseau. L'ensemble de ces postes subissent l'invasion des technologies embarquées utilisées dans linformatique, les télécoms, la vidéo D'où des salaires parfois élevés. Mais pour les jeunes diplômés, la moyenne des rémunérations oscille entre 23 et 30 K euros pour des techniciens et 30 et 37K euros pour des ingénieurs. (Lire l'article : salaires : mieux vaut être un cadre masculin).
-
Commentaires