• Savoir gérer les salariés... comme des marchandises.

    FICHE TECHNIQUE N° 14a

    LA GESTION PRÉVISIONNELLE DES EMPLOIS

    ET DES COMPÉTENCES (GPEC)

    La Lettre du CEDIP -

    En lignes n° 14a - avril 2000 - page 1

    La gestion prévisionnelle des emplois et des compétences est une préoccupation affirmée

    des Directions d’Administration Centrale en général et de la Direction du Personnel

    et des Services en particulier. Dans un environnement de plus en plus mouvant, l’analyse

    qualitative et prospective des emplois est une nécessité sous-tendue par une

    préoccupation permanente : l’augmentation du niveau de compétence des agents. Dans

    cette dynamique, la cartographie des emplois et des compétences devrait être dans les

    années qui viennent un outil incontournable.

    Toute réflexion prospective repose sur les questions suivantes :

    n

    Où voulons nous aller ? (Définir des objectifs et des performances à atteindre).

    n

    Comment y aller ? (Définir une stratégie et des actions).

    n

    Quelles sont nos ressources ? (Humaines, financières, techniques,...).

    Ce document se propose d’approfondir deux points pour expliciter la mise en oeuvre de cette réflexion

    prospective :

    n

    les principes généraux de la gestion prévisionnelle des emplois et des compétences, (présentation

    du concept de GPEC et des modalités pratiques de réalisation) ;

    n

    les outils de la G.P.E.C. (les outils utilisables aux différentes phases d’analyse).

    Cette fiche se focalisera essentiellement sur le rôle d’une Direction d’Administration Centrale en

    matière de GPEC, même si les services extérieurs peuvent être eux aussi ponctuellement concernés.

    1 - Principes généraux de la GPEC

    « Mettre en place la gestion prévisionnelle des emplois et des compétences »

    est l’une des cinq priorités

    arrêtées par le comité stratégique du programme pluriannuel de modernisation du Ministère

    (1) .

    1. Présentation du concept

    1.1/ Champ d’application

    La gestion prévisionnelle des emplois et des

    compétences interpelle directement deux

    niveaux :

    • L’organisation

    Le ministère en tant qu’Administration est un

    service public qui a un devoir d’efficience, d’efficacité

    et de pertinence dans l’action menée.

    • L’agent

    Celui-ci doit :

    - avoir un cadre de travail défini,

    - être compétent dans un emploi donné,

    - disposer de conditions de travail satisfaisantes,

    - avoir des perspectives en terme de déroulement

    de carrière.

    1.2/ Définition

    La gestion prévisionnelle des emplois et des compétences

    peut se définir comme :

    « la conception,

    la mise en oeuvre et le suivi de politiques et

    de plans d’actions cohérents :

    - visant à réduire de façon anticipée les écarts

    entre les besoins et les ressources humaines de

    l’organisation (en termes d’effectifs et de

    compétences) en fonction de son plan

    stratégique (ou au moins d’objectifs à moyen

    terme bien identifiés),

    - et en impliquant le salarié dans le cadre d’un

    projet d’évolution professionnelle »

    1

    Cette dimension organisationnelle est de plus en

    plus importante dans notre ministère compte

    tenu :

    - des mutations économiques et technologiques ;

    - de l’obsolescence rapide des qualifications acquises

    ;

    - des contraintes de productivité ;

    - de l’accélération des départs à la retraite ;

    - des évolutions organisationnelles induites par

    l’aménagement et la réduction du temps de

    travail.

    (1)

    DPS : (février 2000) Les orientations stratégiques pour

    les années

    2000/2003 (p. 13 à 16).

    La Lettre du CEDIP -

    En lignes n° 14a - avril 2000 - page 2

    (1)

    Thierry / Sauret Op. Cité p. 23 (Cf. bibliographie en dernière page).

    (2)

    Schéma : Mallet Louis - Op. Cit. p. 12

    Une gestion prévisionnelle efficace maîtrise les

    informations pertinentes sur ces quatre pôles afin

    de pouvoir réguler les écarts et identifier le type

    d’effort que cela nécessite. La réflexion prospective

    porte généralement sur :

    •

    le plan des emplois :

    - les emplois à renforcer

    (ceux qui ne sont pas

    pleinement exercés),

    - les emplois en mutation

    (ceux qui évoluent fortement,

    soit techniquement, soit en terme de positionnement),

    -

    les emplois émergeants (ceux qui apparaissent

    ou vont apparaître prochainement) ;

    •

    le plan humain :

    - professionnalisation des agents, restructurations,

    évolutions d’emploi

    (régulation interne

    possible),

    - recrutement externe

    (régulation interne impossible),

    ... ;

    • le plan matériel :

    - l’impact économique et financier de certaines

    décisions,

    - les moyens spécifiques à mettre en oeuvre.

    n

    Les emplois

    Un emploi n’est pas figé dans le temps, il a un

    cycle de vie :

    il naît, il évolue, il disparaît. Il est

    donc important pour le ministère de :

    - le définir concrètement,

    - le gérer,

    - anticiper son évolution dans le temps,

    - analyser l’impact de son évolution sur l’organisation

    du travail,

    - faire évoluer en permanence la structure en fonction

    des évolutions des méthodes de travail,

    - mettre en place des dispositifs de régulation des

    écarts

    (professionnalisation, évolution d’emploi, ...).

    n

    Les compétences

    La compétence est un processus qui permet à un

    agent, en situation professionnelle, de mobiliser

    dans l’action un certain nombre de ressources

    (connaissances, savoir-faire techniques, savoirfaire

    relationnels, aptitudes)

    combinées de façon

    spécifique afin de produire une performance

    prédéfinie. La compétence d’un individu, dans

    la plupart des cas, est indissociable de celle des

    personnes qui l’entourent ; elle est le produit

    d’une synergie collective. La compétence ne repose

    pas essentiellement sur un individu. Elle ne

    prend sa véritable dimension que si l’environnement

    facilite la mise en oeuvre des potentialités

    de l’agent. Il existe, dans ce domaine, une coresponsabilité

    entre l’agent et la structure.

    Dans le cadre d’une G.P.E.C., les compétences

    seront donc traitées à deux niveaux :

    • au plan collectif

    (référentiels de compétences

    « génériques », « règles du jeu » en matière de

    déroulement de carrière, gestion de viviers, ...)

    ;

    • au plan individuel

    (gestion personnalisée des

    compétences, déroulement de carrière, ...)

    .

    Trois termes structurent ce type de réflexion prospective :

    PHASE 1

    2 PHASE 2 PHASE 3 PHASE 4

    Ressources

    actuelles

    Ressources

    futures

    Besoins

    actuels

    Besoins

    futurs

    Analyse

    des écarts

    Politique d’ajustement

    (entrées, sorties,

    promotions, formation, ...)

    n

    La gestion prévisionnelle

    Toute démarche de gestion prévisionnelle est une

    réflexion sur les moyens permettant de réduire

    l’écart entre

    les besoins de l’organisation (en

    terme de compétences requises nécessaires pour

    pouvoir atteindre un certain nombre de résultats

    fixés) et

    les ressources humaines disponibles

    (salariés). Cette réflexion analyse de façon assez

    précise :

    - les ressources humaines actuellement disponibles

    ;

    - les ressources humaines nécessaires à moyen

    terme (3 à 5 ans) ;

    - les besoins actuels en emplois ;

    - les besoins futurs en emplois.

    La Lettre du CEDIP -

    En lignes n° 14a - avril 2000 - page 3

    CE QUI LES DIFFÉRENCIE

    CE QUI LES RAPPROCHE

    Administration Entreprise privée

    Primat du politique et de

    l’usager

    Notion de service public

    Pression de la société civile

    Pérennité dans le temps de

    l’action de l’État

    Stabilité de l’emploi (statut de

    la fonction publique)

    Masses d’agents concernées

    Primat du marché et du

    client

    Logique de profit

    Sanction du marché

    Existence liée à un marché

    Versatilité de l’emploi /

    Employabilité

    Négocier avec les partenaires sociaux

    Définir les performances souhaitées

    Analyser l’existant :

    •

    Besoins

    (quantifier et qualifier la demande)

    •

    Ressources

    (identifier l’offre)

    Étudier l’impact du prescrit sur l’évolution

    des pratiques professionnelles et le climat social du

    Ministère en coordination avec les autres D.A.C.

    Arrêter un plan d’action opérationnel

    (plan de développement des compétences / performances à atteindre)

    Politique du Gouvernement.

    Modernisation de la Fonction Publique.

    Réflexion prospective de chacune des

    Directions d’Administration Centrale

    sur les nécessaires évolutions

    des emplois et des compétences.

    Démarche, méthodes et outils de

    la G.P.E.C. déclinés de façon différente

    3. Les Administrations Centrales et la G.P.E.C.

    Les Directions d’Administration Centrale (D.A.C.) du Ministère ont un rôle déterminant dans la conduite

    de la G.P.E.C. ; leur rôle peut être synthétisé par le schéma suivant :

    2. Spécificité d’une G.P.E.C. dans une Administration

    La plupart des ouvrages et des articles produits depuis plus de dix ans sur la G.P.E.C. concernent directement

    l’entreprise privée. L’expérience acquise est transférable, en l’adaptant, car administrations et

    entreprises évoluent dans des contextes différents.

    Obligation de résultats / Qualité du service rendu

    Existence d’un système organisationnel et d’une finalité

    Réactivité

    Nécessité de faire évoluer les compétences

    Besoin de gérer les contraintes

    Nécessité de disposer d’agents compétents

    Nécessité pour fonctionner d’avoir une paix sociale interne et donc

    de proposer aux salariés un niveau de revenu et un cadre de travail

    acceptable

    La Lettre du CEDIP -

    En lignes n° 14a - avril 2000 - page 4

    2 - Les outils de la G.P.E.C.

    La G.P.E.C. s’appuie dans sa mise en oeuvre sur un ensemble d’outils très divers destinés à collecter les

    informations quantitatives et qualitatives qui rendent possible une réflexion prospective. Le croisement

    de ces informations permet de formuler des hypothèses de travail et d’envisager des scénarios contrastés

    d’évolution.

    1. Les différents types d’outils

    Il en existe quatre types utilisables aux différentes phases d’analyse. Le tableau suivant en détaille

    quelques uns. Tous n’existent pas dans le Ministère ; ils pourraient cependant voir le jour si le besoin

    s’en fait sentir.

    Le présent document s’intéressera plus particulièrement à la réalisation d’une cartographie des emplois et

    des compétences.

    2. La cartographie des emplois et des compétences

    Pour pouvoir mener une réflexion prospective sur

    l’évolution d’un ou de plusieurs emplois, il est

    nécessaire d’avoir un point de départ et donc de

    disposer d’une représentation assez précise de

    l’existant.

    Analyser des situations de travail demande un

    investissement relativement lourd. Il sera donc

    important de pouvoir répondre de façon précise

    à deux questions avant de se lancer dans ce type

    de démarche :

    •

    Analyser des situations de travail, pour quoi

    faire ?

    •

    Quels sont les résultats concrets attendus de

    cette démarche ?

    Les réponses à ces questions permettront de

    «dimensionner» le niveau d’investissement

    (temps, humain, financier, ...)

    à réaliser :

    - l’analyse des emplois peut être exhaustive ou

    se focaliser sur quelques emplois stratégiques ;

    - le niveau de précision des fiches produites est

    lié aux objectifs poursuivis.

    • Cartographie et répertoire des emplois d’un domaine

    spécifique.

    • Evolutions constatées par un observatoire des emplois et des

    compétences du Ministère.

    Ceux qui permettent

    de faire des constats.

    Ceux qui permettent

    d’identifier les besoins en

    emplois d’une organisation

    dans leur dynamique

    d’évolution.

    Types d’outils Potentialités offertes Exemples d’informations

    (à recueillir et à analyser)

    Ils donnent une photographie

    à un moment donné de

    l’état de la population.

    Ils permettent un bilan social.

    • Informations émanant des D.A.C.

    • Masse salariale.

    • Répartition des effectifs statutaires.

    • Tableau de bord des absences.

    Ceux qui permettent

    de faire des simulations

    .

    Ils rendent possibles des projections

    en fonction de la modulation

    de certains paramètres.

    • Prescriptions des D.A.C.

    • Pyramide des âges.

    • Pyramide des anciennetés.

    • Départs à la retraite.

    • Ancienneté dans le poste.

    • Formation des agents du Ministère.

    • Évaluation des compétences des agents.

    • Validation des acquis.

    • Suivi personnalisé des carrières.

    Ils présentent une cartographie

    des agents du Ministère par grands

    domaines.

    Ils fournissent une base de donnée

    de référentiels (emplois-types, compétences,

    ressources) génériques.

    Ils identifient les aspirations (en

    terme de déroulement de carrière) et

    évaluent les potentialités des agents.

    Ceux qui permettent

    d’assurer un suivi de

    l’évolution qualitative des

    ressources dans le temps.

    La Lettre du CEDIP -

    En lignes n° 14a - avril 2000 - page 5

    Il existe peu de cartographies (dans le sens évoqué plus haut) des emplois et des compétences dans notre

    ministère. La base de donnée OMESPER - GESPER + détaille cependant 15 domaines différents :

    9. Infrastructures Routières

    10. Activités maritimes et ports maritimes.

    11. Bases aériennes

    12. Voies navigables

    13. Ingénierie des autres équipements publics

    14. Ouvrages d’art

    15. Divers.

    La nomenclature GEODE, utilisée dans les

    P.O.M. est également intéressante.

    Ces découpages peuvent être un point de départ à une réflexion plus fine sur les familles professionnelles

    du Ministère.

    1. Administration Générale

    2. Affaires Juridiques et Contentieuses

    3. Gestion des Ressources Humaines

    4. Informatique et Systèmes de Communication

    5. Aménagement, Urbanisme et Habitat

    6. Construction Publique et Bâtiment

    7. Eau, Environnement et Risques

    8. Transport et déplacements

    2.2/ Les différents niveaux d’appréhension

    du travail

    (niveaux de maillage)

    Avant de se lancer dans la réalisation pratique

    d’une analyse des situations de travail, il est nécessaire

    d’arrêter le

    « niveau de maillage » qui

    structurera la logique de la démarche.

    Dans un Ministère de plus de 100 000 agents, il

    n’est pas possible d’établir un inventaire exhaustif

    de l’ensemble des

    postes occupés. Pour analyser

    les situations de travail, il sera donc nécessaire

    de s’appuyer sur des regroupements « virtuels

    » que sont les

    emplois-types pour pouvoir

    dresser une cartographie opérationnelle. Ces emplois-

    types seront eux-mêmes intégrés dans une

    famille professionnelle

    afin d’aboutir à un

    système d’articulation et d’imbrication cohérent

    permettant de construire des logiques de déroulement

    de carrière ou de professionnalisation.

    n

    Le poste de travail

    Situation de travail individuelle et localisée. Il

    existe en général une personne par poste de travail.

    Une fiche de poste décrit les missions, les

    activités et les tâches que doit accomplir un agent

    nominativement identifié, dans une structure

    donnée ainsi que les compétences spécifiques requises

    pour tenir ce poste.

    Ex. : Responsable de la formation professionnelle

    à la DDE 66 (déclinaison locale de

    l’emploi-type).

    2.1 - Finalité d’une cartographie des emplois et des compétences

    Une carte des emplois et des compétences se présente généralement sous forme de deux types de documents

    :

    -

    la carte (ou la nomenclature) des emplois,

    -

    le répertoire des emplois.

    Ils sont complémentaires et ont des finalités différentes. Un exemple de ce type de documents est présenté

    dans le R.I.C.F. à travers le document produit par la DPS :

    Acteurs et compétences pour réussir

    l’informatisation du Ministère (Mars 1999).

    (1)

    (

    1) http://ridf.cedip.i2

    Carte (ou nomenclature)

    des emplois

    Répertoire des emplois

    • Proposer un document synoptique

    permettant d’embrasser

    d’un seul coup d’oeil l’ensemble

    des emplois-types d’une organisation

    donnée .

    • Regrouper les emplois-types par

    grandes familles.

    • Permettre d’entrer dans le répertoire

    des emplois-types.

    • Détailler chacun des emplois-types présentés

    dans la carte (ou la nomenclature).

    • Produire un document opérationnel :

    - utilisable, au plan central, dans le cadre d’une réflexion

    prospective,

    - déclinable ultérieurement, au niveau d’un service,

    sous forme de fiche de poste en adaptant et en

    contextualisant les informations de départ.

    Emploi-type

    Compétences

    stratégiques

    induites

    Ressources

    requises

    induite

    • Arborescence des différents niveaux

    du maillage retenu.

    • Missions

    • Activités

    • Tâches

    • Performances

    stratégiques

    attendues

    • Savoir

    • Savoir-faire

    technique

    • Savoir-faire

    r e l a t i o n n e l

    • Aptitudes

    Finalités

    Type

    d’informations

    présentées

    La Lettre du CEDIP -

    En lignes n° 14a - avril 2000 - page 6

    n

    L’emploi-type

    L’emploi-type détaille les missions, les activités

    et les tâches communes au niveau national à un

    ensemble de postes ayant, dans différents services,

    des appellations proches.

    L’emploi-type est un dénominateur commun ;

    Ex. :Responsable de formation (dénominateur

    commun au niveau national).

    n

    La famille professionnelle

    Correspond au regroupement de différents emplois-

    types qui participent à une même finalité.

    Ex. : Agents du réseau formation (ensemble des

    emplois spécifiques du réseau formation).

    n

    Le domaine

    Cest un regroupement thématique cohérent de familles

    professionnelles.

    Ex. : gestion des ressources humaines.

    3. Les référentiels « génériques »

    3.1 - Intérêts et limites des référentiels « génériques »

    n

    Limites

    Ce type de document :

    • est destiné à être mis en oeuvre à l’échelon national,

    indépendamment des contextes spécifiques

    à chacun des services;

    • est souvent réducteur : il privilégie certains

    points au détriment d’autres, perçues comme

    moins stratégiques;

    • doit être réactualisé régulièrement en fonction

    des évolutions stratégiques du ministère;

    • demande, pour sa réalisation, un investissement

    non négligeable

    (temps consacré, moyens humains

    et financiers)

    ;

    • se focalise sur un emploi donné alors que la

    compétence d’un agent est souvent tributaire de

    son environnement

    (les synergies à développer

    avec d’autres emplois sont peu explicitées dans

    la fiche détaillant un emploi-type)

    .

    3.2-Les différents types de référentiels « génériques

    »

    Référentiel d’emploi, de compétences et de ressources

    sont trois documents chronologiquement

    complémentaires. La réflexion sur l’un alimente

    en effet les deux autres par itération au

    cours de leur réalisation

    (découverte de points

    « oubliés » ou pondération différente)

    . Ils permettent

    d’avoir d’un emploi donné une représentation

    précise et très utile dans l’action.

    Ils sont réalisés par une Direction d’Administration

    Centrale en vue de cadrer, de concrétiser et

    d’expliciter une politique (

    ex. : acteurs et compétences

    pour réussir l’informatisation du ministère

    - DPS - Mars 1999 / Bilan des compétences

    des cadres de 1

    er niveau, guide d’utilisation,

    DPS, Avril 1992)

    . Ces documents, même s’ils sont

    centrés sur des emplois et des compétences spécifiques

    à acquérir doivent cependant intégrer le

    fait qu’ils sont réalisés pour tous les services au

    ministère ; ils seront donc

    « génériques » (invariants,

    dénominateurs communs)

    .

    Les services déconcentrés connaissent en fonction

    de leur contexte culturel, politique, géographique,

    économique... des réalités spécifiques

    qu’ils intégreront dans leur stratégie afin de répondre

    le plus finement possible, aux attentes des

    « clients » (usagers, élus, ...). Les documents produits

    par les services à partir des référentiels

    émanant des Administrations Centrales peuvent

    être de deux types :

    • des référentiels locaux

    (déclinaison locale d’un

    emploi-type pour un groupe d’agents déterminé) ;

    • des fiches de postes

    (déclinaison induite par un

    poste spécifique, nominativement identifié).

    n

    Intérêt

    Ils permettent, au niveau central, de :

    • rendre possible la réflexion prospective sur

    l’évolution d’un emploi,

    • faciliter la réflexion sur le profil des agents à

    recruter, la gestion des carrières, la constitution

    de « viviers », etc.,

    • estimer l’investissement qu’il sera nécessaire

    de réaliser pour qu’il y ait adéquation entre l’existant

    et le souhaité,

    • homogénéiser, au niveau national, les pratiques

    professionnelles et les évolutions,

    • structurer les dispositifs de qualification (formations

    initiales, formations prise de poste,

    formations continues, ...),

    • servir de base de négociation entre les différentes

    parties concernées,

    • fournir aux services des référentiels « génériques

    »

    (invariants, dénominateurs communs) afin

    de réaliser des économies d’échelle et de faciliter

    ainsi le travail ultérieur d’appropriation et de

    contextualisation plus fine.

    La Lettre du CEDIP -

    En lignes n° 14a - avril 2000 - page 7

    3.3 - Réactualisation régulière des données

    Les informations capitalisées dans ces référentiels

    sont rapidement obsolètes

    (évolutions politiques,

    technologiques, ...).

    Il est donc important

    de pouvoir réactualiser régulièrement ces bases

    de données en mettant en place un dispositif spécifique

    :

    •

    Les missions

    Elles expriment le sens de l’emploi ; elles correspondent

    aux différentes finalités et sont déclinées

    en grands domaines ou secteurs d’activités.

    Ex. : Il revient à un cadre de premier niveau de

    fixer à son équipe des performances (collectives

    et individuelles) à atteindre à partir des orientations

    stratégiques du service.

    •

    Les activités

    Les activités d’une situation de travail correspondent

    à ce que fait concrètement son titulaire. Elles

    expriment la façon dont il doit s’y prendre

    concrètement pour accomplir chacune de ses missions.

    Il s’agit du niveau le plus fondamental de

    la description d’un emploi. La réflexion sur les

    activités constitue le point de passage obligé de

    l’identification et de la hiérarchisation des performances

    à atteindre qui permettent d’induire

    les compétences requises qui seront détaillées

    dans le référentiel de compétences.

    Ex. : Solliciter sa hiérarchie et ses différents

    «clients» afin de recueillir leurs attentes.

    •

    Les tâches

    Les tâches correspondent aux différentes opérations

    qui doivent être effectuées pour réaliser correctement

    chaque activité. Les tâches expriment,

    comme les activités, ce que doit faire, concrètement,

    le titulaire de l’emploi analysé, mais avec

    un niveau de précision beaucoup plus important.

    Ex. : «Collecter les traces écrites émanant de

    différentes sources afin d’avoir un premier niveau

    de cadrage stratégique précis et pertinent».

    n

    Référentiel de compétences

    Il est réalisé à partir du référentiel d’emploi. Il

    précise le type et le niveau de prestation souhaité

    d’un agent occupant un emploi donné en termes

    de

    performances stratégiques à atteindre (résultats

    attendus) et de

    compétences induites à maîtriser

    dans un contexte bien spécifique. La liste

    produite n’est pas exhaustive ; il est important

    de ne retenir que les performances et les compétences

    stratégiques et de les présenter hiérarchisées

    : un document trop détaillé est inutilisable.

    Le passage par la performance permet d’avoir :

    • une représentation précise du résultat attendu,

    • une formulation explicite des compétences à

    mettre en oeuvre en situation professionnelle,

    • une pondération et une hiérarchisation de ces

    compétences.

    n

    Référentiel de ressources

    Il détaille pour chaque compétence retenue ce

    que doit savoir maîtriser un agent pour mettre en

    oeuvre, en situation professionnelle les compétences

    explicitées plus haut (

    connaissances, savoir

    faire techniques, savoir faire relationnels,

    aptitudes

    ). Ils permettent notamment de bâtir, au

    niveau national, des dispositifs de qualification

    (formation initiale, formation prise de poste, formation

    continue).

    Tous ces documents sont formalisés sous forme

    de fiches plus ou moins exhaustives en fonction

    des objectifs qui leur sont fixés, et plus ou moins

    affinés, en fonction de l’importance qui leur est

    conférée.

    • Ressources stratégiques induites

    à maîtriser

    • Connaissances / savoir-faire techniques

    / savoir-faire relationnels /

    aptitudes.

    Quel type de référentiel ? Des réponses

    à quelles questions ?

    Quels sont

    les points explicités ?

    Référentiel d’emplois

    Référentiel de compétences

    Référentiel de ressources

    • Qu’est-ce que l’organisation attend de lui ?

    • Quel est son rôle dans l’organisation ?

    • Quel est son positionnement hiérarchique ?

    • Missions

    • Activités

    • Taches de l’agent

    • Que doit-il être capable de faire ?

    • Quel niveau de performance attend-on concrètement de lui ?

    • Quels sont les différents niveaux de savoirs qu’il doit

    maîtriser pour être performant ?

    • Quelles devraient être les bases d’une qualification à lui proposer

    ?

    • Performances stratégiques induites

    à maîtriser

    • Compétences induites

    • recueil des remarques des utilisateurs de ces

    référentiels (pertinence des informations, évolutions

    constatées, évolutions souhaitées,...),

    • création d’un

    « observatoire des emplois et des

    compétences »,

    • ...

    n

    Référentiel d’emploi

    Un emploi-type détaille ce qu’un groupe d’agents

    doit faire dans le cadre de l’emploi qu’il occupe

    (

    missions, activités, tâches).

    La Lettre du CEDIP -

    En lignes n° 14a - avril 2000 - page 8

    BIBLIOGRAPHIE

    BATAL Christian

    (1997) - La gestion des ressources humaines dans le secteur public ; Tomes 1 et 2 - Les Éditions

    d’Organisation - Paris.

    CITEAU Jean-Pierre

    (1997) - Gestion des ressources humaines - Principes généraux et cas pratiques - Armand Colin -

    Paris - (p. 45/61).

    DPS

    (Avril 1992) – Bilan des compétences des cadres de premier niveau, guide d’utilisation.

    DPS

    (Mars 1999) - Acteurs et compétences pour réussir l’informatisation du Ministère.

    DPS

    (Février 2000) - Les orientations stratégiques pour les années 2000/2003.

    Le BOTERF

    (1999) - L’ingénierie des compétences (deuxième édition) - Les Éditions d’Organisation - Paris.

    MALLET Louis

    (1991) - Gestion prévisionnelle de l’emploi - Éditions Liaisons - Paris.

    SULZER Emmanuel

    (1999) - Objectiver les compétences d’interaction, critique sociale du savoir-être - In : Éducation

    Permanente n° 140 : la logique de la compétence - Oct. 1999 - p. 51 à 59.

    THIERRY Dominique - SAURET Christian

    (1993) - La gestion prévisionnelle et préventive des emplois et des compétences

    - L’Harmattan - Paris.

    VALLEMONT Serge

    (1998) - La gestion prévisionnelle des effectifs, des emplois et des compétences dans les trois fonctions

    publiques

    - Berger / Levrault - Paris.

    ZARIFIAN Philippe

    (1999) - Objectif compétence - Éd. Liaisons - Paris.

    Où trouver des référentiels

    (1
    )

    Dans le Ministère :

    • Dans le centre de ressources de votre CIFP.

    • Sur le site R.I.C.F. :

    http://ridf.cedip.i2 - rubrique « management des compétences ».

    Ailleurs :

    • Structure spécialisée :

    CEREQ - 10, place de la Joliette - 13002 MARSEILLE

    Tél. : 04.91.13.28.28. - Internet :

    http://www.cereq.fr

    Ouvrages présentant des référentiels :

    •

    ANPE (1993) - Répertoire Opérationnel des Métiers et des Emplois - Documentation Française Paris - 4 tomes. Existe aussi

    sous forme de CD-ROM diffusé par la CEGOS - Tél. : 04.46.20.68.61. (3 600 F).

    •

    CEREQ (1990) : Cahier 13 : Les emplois types du bâtiment et des travaux publics et cahier 17 : Les emplois types de la

    fonction publique

    - La Documentation Française.

    •

    FLÜCK C. - Le BRUN C. - CHOQUET C. (1992) - Développer les emplois et les compétences - une démarche, des outils

    - INSEP Éd.

    •

    POROT Daniel (1992) - Tout savoir sur votre future fonction - Éditions d’Organisation.

    (1) La plupart des documents versés sont des référentiels d’emplois. Les « véritables » référentiels de compétences sont assez rares

    pour l’instant, nous comptons sur vous pour les verser dans le RICF si vous en avez produit !

    n

    Gilles Aymar - CEDIP

    E-mail : gilles.aymar@equipement.gouv.fr


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