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Par SUD AREA le 14 Mars 2007 à 21:53
Libertés syndicalesVerdict favorable pour " les quatre dASF "
Le tribunal des prudhommes de Narbonne donne gain de cause à deux des quatre salariés cégétistes dASF licenciés ou mutés au printemps 2003.
" Les quatre dASF " ont remporté une première victoire. ASF (Autoroutes du Sud de la France) est condamné à dédommager Jean-Claude Guy, aujourdhui en préretraite, à hauteur de 40 000 euros, et à réintégrer Gérard Dauby à son poste de travail à Perpignan Nord. Cest ce quindique le syndicat CGT ASF Narbonne dans un communiqué publié le 4 juin. Avec deux autres militants de la CGT dASF, ils avaient été sanctionnés par leur direction.
Tout commence le 22 mai 2003. Pour protester contre le projet gouvernemental de réforme des retraites et de décentralisation, des milliers de manifestants occupent lautoroute A9 à hauteur de Rivesaltes (Pyrénées-Orientales) à lappel la CGT, de FO, de lUNSA et de la FSU. Jean-Claude Guy, Gérard Dauby, Philippe Galano et Étienne Martinville arrivent sur place pour sécuriser la manifestation (voir lHumanité du 19 juin 2003). Mais ils seront sanctionnés peu après pour " manifestation piétonne " interdite par le règlement. Leur direction a alors demandé le licenciement de Philippe Galano (délégué du personnel) et les mutations de Jean-Claude Guy, Étienne Martinville (délégué syndical) et Gérard Gauby (délégué syndical). Linspection du travail a refusé les sanctions. Mais le ministre du Travail et des Affaires sociales, François Fillon, sen est mêlé. Suite à son intervention, ce nest plus un, mais trois licenciements qui sont décidés. Gérard Gauby restera pour sa part sous le coup dune sanction de mutation.
La décision rendue vendredi par le juge départiteur du tribunal des prudhommes de Narbonne sonne comme un camouflet vis-à-vis du comportement de la direction dASF et de lattitude antisyndicale de la droite au pouvoir. À la suite des nombreuses manifestations qui ont émaillé le mouvement social du printemps 2003, le gouvernement sen était pris parfois violemment à des dirigeants syndicaux dans une multitude dentreprises où lÉtat possède un administrateur. " Ce jugement rappellera au MEDEF et à Raffarin que même si la rue ne gouverne pas, nous sommes en République et que les travailleurs ont des droits quil faut respecter ", proclame pour sa part le syndicat CGT ASF Narbonne.
Aujourdhui, deux des " quatre dASF " ont obtenu gain de cause. Il reste au tribunal administratif de Montpellier à rendre son verdict sur le sort dÉtienne Martinville et de Philippe Galano. " Jamais un ministre navait autant cassé de décisions dinspecteurs du travail. En deux ans et demi de pouvoir, on peut même parler de record national ! ", avait déclaré ce dernier à lHumanité (édition du 10 mars 2004).
Alors que samedi des manifestations ont eu lieu contre le projet de réforme de lassurance maladie, les mouvements sociaux diront si le gouvernement passe toujours outre les droits syndicaux pour imposer ses réformes libérales. Laffaire des " quatre dASF " est symptomatique à cet égard.
S. Ga.
Excès de CDD sur lautoroute A6
Cinq ex-péagistes ont obtenu la requalification de leur CDD en CDI
Cinq ex-salariées des autoroutes Paris-Rhin-Rhône (SAPR) ont obtenu gain de cause lundi, devant le tribunal des prudhommes de Lyon. Cinq femmes âgées de 30 à 56 ans demandaient la requalification des CDD en CDI. Elles avaient assigné leur ex-employeur après avoir enchaîné durant cinq ans des centaines de CDD sur les péages de lA6 à Villefranche, Genay et Belleville.
Lundi, le tribunal a accédé à leur requête. Les magistrats ont aussi accordé des indemnités et des dommages et intérêts pour licenciement sans causes réelles et sérieuses, pour un montant moyen de 40 000 euros.
Cest une décision qui est logique au vu de ce quont subi ces salariées, constate Thomas Novalic, juriste à FO et conseil des plaignantes. Je navais plus de vie de famille. On mappelait pour un remplacement parfois à minuit ou à 4 heures du matin, avait indiqué Evelyne Lapierre en décembre dernier, à laudience. Elle avait eu jusquà 278 CDD ! On na jamais refusé car on nous faisait miroiter une embauche, mais chaque fois que jai postulé, mon profil ne correspondait pas, avait expliqué, de son côté, Paule Barret, 180 CDD. Cette affaire a le mérite de montrer que certains salariés de SAPR sortent de leur mutisme et nont plus peur de revendiquer un CDI, explique Thomas Novalic. Selon lui, une centaine de salariés de la société pourraient engager à leur tour des procédures.
12/03/07 : Prud'hommes : 278 CDD cumulés !
La justice leur a donné raison. Les cinq anciennes salariées des Autoroutes Paris-Rhin-Rhône, qui attaquaient la société devant les Prud'hommes, ont obtenu lundi après-midi la requalification de leurs très nombreux CDD en contrat à durée indéterminée.
Les cinq femmes étaient employées comme péagistes, à la barrière de Villefranche-Limas, dans le Rhône. Elles ont toujours répondu présentes lorsque le concessionnaire des autoroutes les sollicitait pour des missions de courte durée, de jour comme de nuit. Au total elles ont cumulé entre 140 et 278 CDD en moins de cinq ans.
Ce n'est pas la première condamnation de ce type pour la SAPRR. Les syndicats qui ont accompagné les salariées dans la procédure affirment que l'entreprise avait érigé cette pratique des CDD à répétition en véritable système.
"Ils avaient pas le droit de nous faire autant de CDD, on aurait du être titularisées depuis bien longtemps. Alors on est contente d'avoir gagné", déclare l'une des cinq plaignantes à la sortie du tribunal.
La SAPRR a un mois pour faire appel, mais le jugement est exécutoire : chacune des cinq salariées devrait percevoir une indemnité de 30 à 40 000 euros.
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