-
Par SUD AREA le 9 Mars 2008 à 18:33
Nous navons que des mots pour protéger Ingrid Betancourt, Ayaan Hirsi Ali, Taslima Nasreen, Sigma Huda, Fawza Falih et tant dautres, mais nos mots sont des actes.<o:p></o:p>
Nous défendons les valeurs de laïcité et dégalité des droits.<o:p></o:p>
<o:p></o:p>We have only words to protect Ingrid Betancourt, Ayaan Hirsi Ali, Taslima Nasreen, Sigma Huda, Fawza Falih and so many others, but our words are deeds. The values we defend are secularism and equal rights.<o:p></o:p>
<o:p></o:p><8 mars 2008 : pour Ingrid Betancourt et toutes les autres.... <o:p></o:p>
<o:p> </o:p>
Le visage émacié dIngrid Betancourt qui se substitue à limage de lIngrid davant marquera cette journée internationale des femmes car nous mesurons que ce nest plus seulement sa libération quil faut arracher mais sa vie quil faut sauver. <o:p></o:p>
Visage symbole de la souffrance des femmes persécutées du monde, un monde où lespérance survit peut-être grâce aux Ingrid du monde.<o:p></o:p>
Car Ingrid Betancourt nest pas la seule femme à être attaquée pour son engagement et menacée dans sa vie.<o:p></o:p>
<o:p> </o:p>
Nous voulons les protéger toutes, célèbres ou anonymes, de notre solidarité. Nous navons que les mots pour le faire mais ces mots, leur souffrance et leur courage face au terrorisme exigent que nous les disions. <o:p></o:p>
<o:p> </o:p>
Il y a Ayaan Hirsi Ali, la brillante, la célèbre, celle qui nest pas otage enchaînée mais femme libre à la langue déliée, menacée de mort pour délit de libre pensée. Mais aussi Taslima Nasreen, lécrivaine bangladaise, condamnée à mort par une fatwa, comme Salman Rushdie.<o:p></o:p>
Cette femme courageuse qui a si longtemps lutté doit aujourdhui se terrer, elle aussi victime de la lettre de cachet des temps nouveaux.<o:p></o:p>
<o:p> </o:p>
Quavez-vous fait, imprudentes, impudentes, immodestes, vous avez courroucé les islamistes ! <o:p></o:p>
Et vous encombrez, vous dérangez... Depuis sa fragile cachette indienne, Taslima Nasreen nous a crié : « Je ne suis plus quune voix désincarnée. »<o:p></o:p>
Nous sommes très inquiètes. Taslima, il ne faut pas quils te brisent ! <o:p></o:p>
<o:p> </o:p>
Et puis il y a celle dont le nom, ignoré des médias, nest connu que des discrètes et pugnaces combattantes du droit des femmes : Sigma Huda, rapporteure spéciale de lONU sur la traite des personnes, elle aussi du Bengladesh. Un pays qui ne peut décidément pas tolérer ses citoyennes dexception. Sigma Huda, emprisonnée dans des conditions inhumaines, après un procès sans observateur international, et que sa santé précaire expose à la mort si sa détention ne cesse pas.<o:p></o:p>
En ce soixantième anniversaire de <st1:personname productid="la Déclaration Universelle" w:st="on">la Déclaration Universelle</st1:personname>, est-ce trop demander à la diplomatie française représentée au tristement célèbre Conseil des Droits de lHomme que dexiger sa libération et sa sécurité ?<o:p></o:p>
<o:p> </o:p>
Et puis il y a toutes les autres, les sans-grades, inconnues que le hasard a fait naître là où la Déclaration universelle des droits humains na, paraît-il, rien à faire, en Iran ou ailleurs. <o:p></o:p>
Nous apprenons lexistence de certaines dentre elles au hasard des nouvelles glanées ça et là. Une recherche plus attentive, un rapport, un communiqué publié par une ONG plus informée et plus réactive. <o:p></o:p>
<o:p> </o:p>
Ainsi Fawza Falih la Saoudienne dont Human Rights Watch nous a appris quelle est condamnée à mort et doit être exécutée pour sorcellerie. Oui, au 21e siècle, on peut encore exécuter pour sorcellerie en Arabie Saoudite. La preuve, Human Rights Watch nous a aussi appris que le 2 novembre dernier, lEgyptien Mustafa Ibrahim, pharmacien de son état, avait été exécuté à Riyad après avoir été déclaré coupable de sorcellerie.<o:p></o:p>
Est-ce utopique de penser que tout doit être fait pour empêcher la mise à mort de la « sorcière » Fawza ? <o:p></o:p>
Alors, nous revendiquons cette utopie, plus réelle que les bassesses de la Realpolitik. <o:p></o:p>
Nous sommes toutes des sorcières !<o:p></o:p>
<o:p> </o:p>
Et enfin il y a le combat quotidien de celles qui ne risquent pas leur vie à chaque pas mais doivent affronter les préjugés, la malhonnêteté intellectuelle, la calomnie lorsque, avec cette idée saugrenue que lhumanité doit progresser et non régresser, elles entendent défendre laïcité, égalité des droits et mixité si chèrement acquises.<o:p></o:p>
<o:p> </o:p>
Comme elles, nous ne voulons pas que le droit à la différence soit prétexte à la différence des droits.<o:p></o:p>
Comme elles, nous voulons défendre pied à pied les valeurs universelles.<o:p></o:p>
<o:p> </o:p>
<o:p></o:p>Tous les jours. Même le 8 mars. <<o:p></o:p>
<o:p>
</o:p>Ce texte, rédigé principalement par Huguette Chomski-Magnis, présidente du Mouvement Pour la Paix et Contre le Terrorisme, Alliance Internationale Contre le Terrorisme (MPCT), est cosigné par<o:p></o:p>
Marie-Christine Aubin, membre du bureau du Mouvement pour lAbolition de la Prostitution et de la Pornographie et de toutes formes de violences sexuelles et discriminations sexistes (MAPP)<o:p></o:p>
Diagne Chanel, Présidente du Comité Soudan<o:p></o:p>
Huguette Chomski Magnis, Présidente du Monique Halpern, présidente de la Coordination française pour le Lobby Européen des Femmes (CLEF)<o:p></o:p>
Malka Marcovich, membre du bureau international de la Coalition contre la Traite des Femmes (CATW)<o:p></o:p>
Florence Montreynaud, Encore Féministes !<o:p></o:p>
Sophie Ribot-Astier, Administratrice et membre du bureau de Défense des Enfants International (DEI) France<o:p></o:p>
Sabine Salmon, Présidente de Femmes Solidaires<o:p></o:p>
Josiane Sberro, Vice-présidente de Primo Europe<o:p></o:p>
Annie Sugier, Ligue International du Droit des Femmes<o:p></o:p>
<o:p> </o:p>
Il a été publié dans Le Monde du 8 mars 2008.
votre commentaire
Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique