• Autoroutes : la voie de l’automatisation

    Engagées dans la privatisation depuis deux ans, comment les sociétés d’autoroutes négocient ce virage ? Quelles conséquences en matière de stratégie et de ressources humaines ? Zoom sur le groupe des Autoroutes Paris-Rhin-Rhône passé dans le giron d’Eiffage.

    "Si tu payes ton péage, tu fais monter le cours d’Eiffage !" Si ce slogan a peu de chances d’être le tube de l’été, il n'est pas loin de la réalité. En effet, si vous empruntez l’axe Paris-Lyon soit l'A5 ou l'A6, vous utilisez le réseau des Autoroutes Paris-Rhin-Rhône (APRR (ARR)), racheté en 2006 par l’entreprise de BTP Eiffage (FGR) et la banque australienne Macquarie. Le groupe APRR-AREA (Autoroutes Rhône-Alpes), numéro 2 français, exploite un réseau de 2215 km d’autoroutes dont les alpines (comme l’A40) et celles du centre de la France (l'A77 et l'A71).

     

    Capital.fr : Il y a un an et demi, vous étiez privatisé et passiez dans le giron d'Eiffage (FGR). Qu'est-ce qui a changé pour APRR-AREA?
    Patrick Boccardi : Ce sont surtout nos méthodes de gestion qui ont évolué. Elles correspondent désormais à celles d'un groupe privé. Cette meilleure maîtrise des coûts de structure et d'emploi se retrouve dans notre résultat net qui s’établit à 263 millions d’euros, en progression de 35,2 %. Notre chiffre d’affaires (1,7 milliard d'euros) augmente aussi, à la fois en raison d’une hausse du trafic (+3 % par an) et des tarifs de péage. Comme nous avons une concession avec l’Etat jusqu'en 2032, nos obligations n'ont pas changé. Nous devons respecter un cahier des charges très précis en matière de viabilisation et d'entretien du réseau. (Ndlr : lire dans Capital d'août, l'enquête sur les fabuleux filons du groupe Vinci (DG), qui exploite près de la moitié des autoroutes en France.)

    Capital.fr : Quelles conséquences en matière de ressources humaines ?
    Patrick Boccardi : La tendance de fond, qui se vérifie pour toutes les sociétés d’autoroutes, c’est la stabilisation des effectifs. La raison est simple : la population dominante, celle des péagiers, perd au fil des ans des emplois car les péages sont progressivement automatisés. Il existe aujourd’hui des technologies - déjà adoptées par certains pays du Nord- qui permettent le "free flow" (flux libre). Même si les autoroutes françaises n’en sont pas encore là, le nombre de péagiers a vocation à diminuer. Aujourd’hui, le groupe APRR-AREA compte 4 200 salariés et recrute chaque année 80 personnes environ, pour pallier les départs et compléter les équipes.

    Capital.fr : Quels types de profils recherchez-vous ?
    Patrick Boccardi : Nous recrutons en majorité des cadres et des agents de maîtrise. Il s’agit d’ingénieurs réseau, télécom, génie civil, travaux et de chefs de projet informatique. Nous accueillons également des techniciens pour maintenir et développer nos équipements autoroutiers. Du fait de notre activité, nous avons aussi des métiers très spécifiques. Comme celui de gestionnaire de trafic posté dans nos PC de surveillance, installés le long de notre réseau. L'ensemble de ces postes subissent l'invasion des technologies embarquées utilisées dans l’informatique, les télécoms, la vidéo…D'où des salaires parfois élevés. Mais pour les jeunes diplômés, la moyenne des rémunérations oscille entre 23 et 30 K euros pour des techniciens et 30 et 37K euros pour des ingénieurs. (Lire l'article : salaires : mieux vaut être un cadre masculin).


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  • vu sur le blog de Philippe Tesseron :
    LES 35 heures, durée hebdomadaire légale en France, devaient être la grande avancée sociale de cette fin de 20ème siècle. Le but avoué pour le Parti Socialiste au pouvoir à l’époque était de partager le temps de travail afin de juguler le chômage. L’idée était certes pleine de bonnes intentions et pouvait paraître logique. Le partage du travail, et pourquoi pas celui des richesses pendant qu’on y est ! ? Mais d’un autre côté, il fallait aussi comprendre qu’au-delà du partage du temps de travail, il y avait aussi l’idée de voir le sort physique mais aussi moral des salariés s’améliorer. Logiquement, lorsque l’on travaille moins et qu’il reste du temps libre, c’est bon pour le moral, et puis on peut consacrer tout ce temps pour d’autres activités aussi bien pour sa famille que pour les autres.
    C’était l’heureux temps du “travailler moins pour gagner pareil et vivre mieux”. Mais voilà, cette loi sur les 35 heures était tellement mal fagotée que le patronat s’est empressé de demander des compensations, et si le temps de travail est passé à 35 heures, la productivité s’est accrue et cette réduction du temps de travail s’est soldée par une pression énorme sur les salariés pour produire autant dans un moindre temps.
    Depuis, les salariés vivent sous haute pression, et on en demande toujours plus dans un environnement délétère. Les chefs qui, depuis les années 60, avaient ravalé un peu de leurs superbes sont redevenus les matons de l’entreprise comme au bon vieux temps des maîtres des forges. Entre la productivité et les pressions, de plus en plus de salariés sont sous le coup du stress, et cet état les perturbe mentalement. Il y a encore quelques semaines, un employé des usines Peugeot allait rejoindre la longue liste des employés qui se sont suicidés sur leur lieu de travail. C’est en quelque sorte le résultat du “travailler plus” tant mis en avant ces derniers temps. Revaloriser la valeur travail comme si cette valeur était un principe indispensable à l’épanouissement de l’Homme ! Il faut certes vivre de son travail, mais doit-on travailler jusqu’à en mourir pour pouvoir acquérir toujours plus de biens ?

    Harcèlement !
    Le harcèlement est partout, mais bien plus à l’intérieur de l’entreprise. Souvenons-nous d’un certain mois de décembre 2005, un ex-employé des Brasseries de Bourbon faisait irruption salle Candin et tirait sur les dirigeants de cette entreprise, tuant un responsable. Il sera lui-même abattu par des policiers un peu plus tard. Ce qui avait poussé l’employé à un tel acte de désespoir était son licenciement quelques années auparavant. Délégué syndical, il n’avait pas supporté une réflexion d’un de ses chefs au sortir d’une grève. Pour certains, le prix peut sembler élevé, mais le licenciement n’est-il pas une des plus grandes violences faites à un homme lorsqu’il n’est pas justifié, ou tout du moins injuste, par la volonté d’un chef. Un chef fait une réflexion insultante, c’est l’employé qui se retrouve à la porte et tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes !
    Deux poids, deux mesures !

    Il arrive parfois que les chefs soient mis en accusation, surtout lorsque ce sont les employés qui, solidairement, se mettent en grève pour que ledit chef, grand harceleur devant l’Éternel, démissionne ou bien soit licencié. Mais selon que tu seras employé ou chef, la procédure sera différente ! Les employés du Musée Stella Matutina en savent quelque chose, eux qui, depuis des années maintenant, doivent supporter un directeur qui les harcèle quotidiennement dans leur travail. Mais voilà, lui, c’est le chef, alors c’est plus dur de le licencier, mais lorsque ce dernier emploie la violence contre ses subordonnés, la coupe est pleine et il faut rechercher une solution acceptable par tous. Bien entendu, si M. Joseph Payet était un employé lambda, ce serait simple, une lettre de remerciements et le tour serait joué. Mais dans ce cas, on est beaucoup plus prévenant et on commence par écarter gentiment Monsieur le directeur, le temps d’une enquête, tout en cherchant une solution de repli.
    La solution provisoire pour ce fauteur de trouble, c’est de lui accorder un congé maladie. Cela est une véritable surprise. Il s’avère que la Sécurité sociale, organisation chargée de notre santé, serait également en charge des conflits sociaux entre employés et cadres. Si c’est le cas, pourquoi ne pas avoir donné un congé maladie à M. Baptiste Jean-Philippe, le syndicaliste des Brasseries de Bourbon ? Ses enfants et sa famille n’auraient pas à le pleurer. Mais voilà, ce qui est bon pour un cadre ne l’est pas forcément pour un employé, de surcroît syndicaliste ! Une chose tout de même pose problème, depuis le temps que l’on nous dit qu’il faut faire des économies pour combler le trou de la Sécu, est-ce bien raisonnable de donner un congé maladie à un cadre supérieur sous prétexte qu’il harcèle les employés qui sont sous ses ordres ? Sans jouer le délateur, je souhaite que le médecin conseil de la Caisse primaire d’assurance maladie se penche sur ce cas, et pourquoi n’effectuerait-il pas un contrôle pour voir si ce Monsieur respecte les heures de sortis cochées sur son certificat médical ? Pour conclure, la situation au sein des entreprises est de plus en plus délétère, et ce sont les personnels qui en font les frais. Est-ce une nouvelle ère qui se profile ? En plus du “travailler plus”, si vous voulez gagner plus, faudra-t-il accepter de subir le harcèlement des chefs ?


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  • Vu dans le dossier de presse de l'asfa

    "LE PÉAGE SANS ARRÊT : LE PÉAGE DU FUTUR
    Les sociétés d’autoroutes sont activement engagées auprès des pouvoirs publics
    pour créer les conditions législatives et réglementaires permettant la mise en place
    d’un péage sans arrêt comme cela se pratique déjà chez certains voisins
    européens (Portugal, Allemagne, Autriche).
    Le péage sans arrêt est l’une des modalités retenues pour l’amélioration des
    performances environnementales du fret routier dans la feuille de route du comité
    opérationnel qui va traiter des modes alternatifs à la route dans la suite des travaux
    du Grenelle de l’environnement.
    Plusieurs expérimentations de péage sans arrêt sont en cours ou seront
    prochainement mises en places sur le réseau. Ces tests en conditions réelles
    permettront de valider le concept de péage sans arrêt notamment sous l’angle de la
    détection et de la classification des véhicules mais aussi de prendre en compte les
    enjeux de sécurité des personnels et des clients.
    Le développement du péage sans arrêt revêt des enjeux d’importance pour les
    sociétés d’autoroutes en matière :
    - d’harmonisation du niveau de service en Europe
    - d’amélioration de la fluidité
    - de référencement de leur savoir-faire à l’étranger
    … LES EXPÉRIENCES DE PÉAGE SANS ARRÊT
    - Sur le réseau Sanef
    - à destination des véhicules légers sur A2
    - pour tous les véhicules sur A29
    - Sur le réseau ESCOTA
    - Aux barrières de péage d’Antibes et de Capitou pour toutes les
    classes de véhicules.
    D’autres expérimentations sont en cours de réflexion au sein des sociétés du groupe Vinci"

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  • Effets exercés par les champs magnétiques basse fréquence sur la santé : nouvelle étude

    Berne, 04.09.2006 - Une nouvelle étude réalisée par l'Université de Berne et présentée aujourd'hui montre la relation entre une exposition longue durée aux champs électromagnétiques et diverses causes de décès. Le risque élevé de leucémie autrefois constaté n'apparaît plus dans la nouvelle étude réalisée. Celle-ci montre en revanche qu'une exposition à une charge magnétique élevée peut à long terme augmenter le risque de contracter la maladie d'Alzheimer.

    Des études visant à déterminer si les champs magnétiques basse fréquence peuvent représenter un risque pour la santé sont réalisées depuis des années. L'une d'entre elles menée par l'Université de Berne dans les années 90 a indiqué qu'entre 1972 et 1993, le taux de mortalité par leucémie des employés des CFF fortement exposés aux champs magnétiques était plus élevé que celui des groupes professionnels faiblement exposés.

    Sur mandat de l'Office fédéral de la santé publique (OFSP) et avec le soutien avec l'Office fédéral des transports (OFT), l'Université de Berne a réalisé une étude élargie fondée sur une meilleure saisie des expositions et sur une période d'examen plus étendue. Outre les décès consécutifs à un cancer, le groupe de recherche étudie également d'autres causes de mortalité telles que la démence, la maladie d'Alzheimer et la maladie de Parkinson. La cause de décès de près de 20 000 employés des CFF entre 1972 et 2002 a été analysée en considération de leur exposition aux champs magnétiques dans le cadre de leur profession. Ces employés appartenaient à quatre groupes professionnels différents et étaient exposés, en fonction de celui-ci, à des charges magnétiques plus ou moins fortes : les conducteurs de locomotive, les conducteurs de tracteur de manoeuvre, le personnel d'accompagnement et, à titre de comparaison avec un groupe faiblement exposé, le personnel des gares.

    La relation qui avait été observée entre l'exposition aux champs magnétiques et les cas de leucémie ne l'a pas été de manière significative durant la période de la nouvelle étude. Les différences entre les quatre groupes ne sont plus perceptibles depuis le milieu des années 90. L'étude a révélé que le risque de contracter la maladie d'Alzheimer est plus élevé chez les conducteurs de locomotive, groupe le plus exposé aux champs magnétiques. Le personnel d'accompagnement, quant à lui, n'est pas concerné par ce risque. Il en est donc de même pour les passagers. 1644 cas de décès ont été analysés depuis1995 dans le cadre de l'étude. 14 cas d'Alzheimer ont été diagnostiqués dans le groupe des conducteurs de locomotive. On ignore cependant à l'heure actuelle la façon dont les champs magnétiques influent sur le risque de contracter la maladie d'Alzheimer. Il n'est pas exclu que d'autres facteurs contribuent à augmenter ce risque. Le groupe de recherche n'a trouvé aucun lien entre les autres causes de décès et l'exposition aux champs magnétiques pendant la durée de l'étude.
    Cette étude ne met pas un terme à la recherche dans le domaine de la relation entre les champs magnétiques et la maladie d'Alzheimer. D'autres études suivront si les conditions nécessaires sont crées.     


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  • Vu sur le blog du député Alain Boquet


    Question publiée au JO le 29/08/2006

    M. Alain Bocquet attire l’attention de M. le ministre de l’économie, des finances et de l’industrie sur les préoccupations que suscite la possibilité de voir le Gouvernement autoriser les personnels assermentés des sociétés d’autoroutes à « avoir accès au fichier des cartes grises ». Préoccupations liées au risque de voir alors lesdites sociétés « mettre en place » le système de perception « free flow » et, entre autres conséquences lourdes, réduire l’emploi. Sachant que sur les 18 000 salariés du secteur autoroutier, 6 000 sont affectés à la perception des péages, il lui demande quels sont les projets du Gouvernement en la matière et quelle suite il entend donner pour prendre en compte ces difficultés.

    Réponse publiée au JO le 06/03/2007

    Les exploitants autoroutiers travaillent aujourd’hui à la mise au point technique de dispositifs de péage en flux libre, c’est-à-dire sans barrière, qui sont une modalité des systèmes de télépéage qui existent en France depuis décembre 2000. Plusieurs raisons poussent à cette évolution : il s’agit de favoriser la fluidité de l’écoulement du trafic, d’harmoniser le niveau de service en Europe (plusieurs pays ont déjà mis en place des systèmes de péage en flux libres) et de maintenir le savoir-faire des entreprises françaises à l’étranger en leur permettant de répondre aux appels d’offres. Ces systèmes de péage sans barrière auront pour conséquence d’augmenter considérablement le risque de fraude au péage. Les sociétés d’autoroutes souhaitent donc améliorer le dispositif juridique de lutte contre le non-paiement du péage, par exemple par une communication des informations contenues dans le fichier national des immatriculations pour identifier les contrevenants. Le Gouvernement est bien sûr attentif à la question de l’emploi dans les sociétés concessionnaires d’autoroutes. La convention collective et les accords d’entreprises existant dans chacune des sociétés d’autoroutes visent notamment à éviter tout licenciement ou mutation forcée en cas d’automatisation de gare de péage. La proportion des emplois affectés au péage dans les sociétés se maintient à 47 % depuis 2001. Le développement du télépéage n’est donc pas facteur d’une diminution de l’emploi. Il permet d’optimiser les conditions de travail au péage et d’améliorer la sécurité du personnel, laquelle est au coeur des préoccupations des sociétés d’autoroutes. Les concessionnaires ont ainsi créé des postes avec de nouvelles missions, regroupées au sein de centres d’intervention chargés de la surveillance du réseau et de centres d’assistance à distance chargés de la vidéosurveillance et de la télégestion qui permettront de redéployer les personnels issus du péage.


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