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Troubles musculo-squelettiques et travail
Institut Universitaire de Médecine du Travail de Rennes
mis à jour le 11 juin 1999
2, avenue du Pr. Léon Bernard, CS 34317, 35043 Rennes Cedex
1 Définitions
2 Facteurs étiologiques
3 Principales localisations
3.1 L'épaule
3.2 Le coude3.3 Le poignet et la main
3.4 Les maladies du dos
4 Professions particulièrement exposées
5 Prévention
6 Réparation
Correspondance entre ancienne et nouvelle nomenclature anatomique
CubitusUlnaSemi-lunaireLunatumEpicondyleEpicondyle latéral de l'humérusEpitrochléeEpicondyle médial de l'humérusLoge de GuyonCanal ulnaireMuscle sous épineuxMuscle infra épineuxMuscle sus épineuxMuscle supra épineuxLigament annulaire antérieur du carpeRétinaculum des fléchisseursMuscle grand palmaireMuscle fléchisseur radial du carpeMuscle cubital antérieurMuscle fléchisseur ulnaire du carpeMuscle long bicepsChef long du muscle biceps brachialApophyse styloïde radialeProcessus styloïde radial
Ces affections sont de plus en plus nombreuses et touchent des travailleurs de plus en plus jeunes, après un temps d'exposition de plus en plus court. Elles sont des affections fréquemment rencontrées.
Elles constituent 45 % des maladies professionnelles reconnues et 50 % du nombre des cas de maladies professionnelles ayant entraîné un arrêt de travail. Encore ne s'agit-il là que de la partie visible de l'iceberg.
1 Définitions
Les troubles musculo-squelettiques (TMS) sont un ensemble d'affections survenant au niveau de toutes les articulations (épaule, coude, poignet, main, doigt, genou, cheville, pied) et engendrés par les gestes répétitifs (sursollicitation des muscles ou des tendons). Ce sont :- les tendinites ou inflammation des tendons. Elles peuvent avoir des noms particuliers :"épicondylites", "épitrochléites" au niveau du coude, "épaule douloureuse simple"·
- les hygromas ou inflammations des bourses séreuses qui sont des coussinets liquides facilitant le glissement des tendons ou de la peau et situés à proximité de certaines articulations (hygroma du genou principalement.).
- les syndromes canalaires ou ensemble de manifestations liées à la compression des nerfs qui se faufilent à certains endroits dans des passages étroits. Le plus fréquent est le syndrome du canal carpien (compression du nerf médian au niveau du talon de la main), provoquant d'abord des troubles sensitifs (fourmillements dans les doigts et douleurs) puis, à défaut de traitement, des troubles moteurs.
2 Facteurs étiologiques
Les T.M.S. ne sont pas des accidents mais résultent de l'action à terme de contraintes modérées, soutenues ou bien répétitives appliquées sur des tissus sains ou non. On s'accorde à reconnaître à ces affections une origine plurifactorielle :
- évolutions de l'organisation du travail en relation avec des processus de mécanisation ou d'automatisation,
- susceptibilités individuelles,
- sollicitations excessives de muscles ou de tendons : amplitude, force, répétition sont les paramètres à étudier.3 Principales localisations
Les travaux répétitifs imposant des mouvements stéréotypés itératifs dans l'industrie et dans le secteur agroalimentaire peuvent générer des affections musculo-squelettiques. Ces affections sont réparées par le tableau 57 des maladies professionnelles sous l'intitulé : "Affections périarticulaires provoquées après certains gestes et postures de travail".3.1 L'épaule
Le tableau 57 ne cite pas de diagnostic précis, seulement d'épaule douloureuse simple ou enraidie. On imagine facilement que de multiples affections peuvent entrer dans un cadre nosographique aussi flou. Nous ne détaillons ici que les bursites sous acromio-deltoïdiennes, la pathologie de la coiffe des rotateurs.3.1.1 la bursite sous acromiale
Elle est liée à un surmenage professionnel ou sportif, caractérisée par une installation rapide : 2 à 3 jours, douleur du moignon de l'épaule très invalidante, s'atténuant au repos et en décubitus mais troublant le sommeil.
Cliniquement : douleur à la palpation en avant et au-dessous du sommet de l'acromion. L'élévation active du bras est limitée et douloureuse. L'échographie est à préférer à l'IRM.3.1.2 Affections de la coiffe des rotateurs
Elle est surtout liée à la souffrance du tendon du muscle sous épineux.
Les gestes professionnels pouvant l'engendrer sont les suivants :- les postures prolongées bras levés à hauteur des épaules,
- les contractions dynamiques répétitives des muscles de l'épaule,
- la manipulation d'objets ou d'outils d'un poids excessif,
- l'action des vibrations.
Le diagnostic fait appel à des manþuvres cliniques telles que :
- la manþuvre de Jobe qui explore le tendon du sus épineux. On demande au patient de réaliser une abduction de 90° des bras avec ante pulsion de 70°, les pouces tournés vers le bas. - L'examinateur exerce une pression verticale contre résistance sur les membres du patient. Ceci réveille alors une douleur élective.
- la manþuvre de Patte qui explore le sous épineux,
- la manþuvre de Gilchrist ou "palm up test" qui explore le tendon du long biceps.
Le traitement est souvent long.
Au stade de tendinopathie isolée, il comporte une mise au repos (6 à 8 semaines), des infiltrations cortisoniques juxta-tendineuses, des antalgiques et des anti-inflammatoires, des séances de physiothérapie, une rééquilibration musculaire après obtention de l'indolence. La reprise du travail est alors possible. On évitera le travail nécessitant le maintien des bras au-dessus de 60° d'élévation. On réorganisera le poste de travail et on évitera les opérations de manutention.
Au stade d'insuffisance fonctionnelle de la coiffe, la thérapeutique est la même. Mais l'activité professionnelle doit être adaptée en respectant impérativement les contre indications suivantes :- les positions prolongées, bras tendus à hauteur des épaules ou au-dessus de la tête,
- le port sur les épaules de charges lourdes,
- les mouvements répétitifs d'abduction,
- l'ante pulsion avec rotation interne au-dessus de 60°.
Le port de charges légères reste possible, bras tendus, en position basse. Le soulèvement de charges se fera préférentiellement grâce à la flexion des coudes, les bras en position pendante.
En cas de rupture de la coiffe, un traitement chirurgical est requis et une inaptitude avec reclassement est souvent la mesure la plus appropriée.3.2 Le coude
3.2.1 L'épicondylite ou épicondylalgie
Elle est due à une hypersollicitation des muscles épicondyliens :- soit par gestes répétitifs et rapides d'extension du poignet et des doigts effectués contre faible résistance,
- soit par manipulations répétitives même lentes,
- soit par le simple maintien d'un poids excessif ou mal réparti.
Elle représente le quart des affections périarticulaires professionnelles. Elle est fréquente entre 30 et 50 ans, sans prédominance de sexe. Sa gravité augmente avec l'âge et le nombre d'années d'exposition.Diagnostic
On retrouve une douleur en région épicondylienne à la palpation et une douleur à l'extension contrariée du poignet et des doigts, l'avant-bras étant maintenu en extension. Les douleurs sont plus vives lors de la mise en varus forcé du coude.Traitement
Le repos s'impose pendant trois semaines afin de permettre une bonne cicatrisation et de limiter les risques de récidive. En fonction du stade clinique, on pourra aussi faire appel aux attelles, à la physiothérapie, aux infiltrations, à la kinésithérapie.Pour la reprise du travail, on évitera les gestes dangereux : l'extension complète du coude, la préhension serrée associée à une flexion palmaire, les flexions - extensions du poignet, bras tendus.
D'une manière générale, on évitera l'hyperspécialisation du travail et on favorisera la polyvalence des employés permettant le changement de poste.3.2.2 L'épitrochléite
Elle est le plus souvent rencontrée dans un contexte de pratique sportive (service "slicé" au tennis, lancer de javelot, "drive" du golfeur...). Leur origine professionnelle est rare et les cas peu documentés. L'avenir professionnel est rarement compromis en cas d'épitrochléite isolée.3.3 Le poignet et la main
Tendinite et ténosynovite sont observées lors de mouvements répétés et rapides de flexion et d'extension du poignet à faible charge ou plus lents avec charges lourdes. On les rencontre pour les activités de travail suivantes : soudage, polissage, noyautage, boucherie, volailles, travaux des femmes de chambre· Elles comportent une douleur à la flexion ou extension contrariée du poignet. On trouve une douleur à la pression le long du trajet du tendon concerné.3.3.1 La tendinite du grand palmaire
Il existe une douleur à la flexion contrariée du poignet et lors de l'extension passive de l'articulation. On note un þdème ou une tuméfaction en regard du tendon du grand palmaire (à proximité du pouls radial). On doit rechercher une arthrose scapho-trapézo-trapézoïdienne associée.3.3.2 La tendinite du cubital antérieur
Il existe une inflammation le long du tendon du cubital antérieur. Il faut demander une radiographie avec incidence de Garaut (les mains en cupule) à la recherche d'une apophysite du pisiforme.3.3.3 La ténosynovite sténosante de De Quervain
C'est une ténosynovite du premier compartiment dorsal de la main, se manifestant par une douleur au niveau de la styloïde radiale avec tuméfaction douloureuse en regard. Le test de Finkelstein est pathognomonique. Il consiste à demander une flexion adduction du pouce sur la base du cinquième métacarpien avec flexion cubitale du poignet. Cette position doit alors reproduire la douleur du patient.
3.3.4 La tendinite des radiaux
C'est une ténosynovite avec douleur à l'extension contrariée du poignet et à la pression du tendon. La douleur siège à la base des 2ème et 3ème métacarpiens.3.3.5 Le syndrome de l'intersection ou "Aïe crépitant de Tillaux"
Il existe une inflammation d'une bourse séreuse située entre les tendons des deux radiaux, le long abducteur du pouce et la face externe du radius. La douleur siège à la face postéro-externe de l'avant-bras avec þdème et crépitation locale.3.3.6 Le syndrome du canal carpien
Le nerf médian peut être touché par étirement ou par compression. Les vibrations peuvent jouer un rôle dans son apparition. La main dominante est plus souvent atteinte.Le patient se plaint de paresthésies se situant grossièrement à la face palmaire des 3 premiers doigts avec irradiations douloureuses possibles au poignet. Il est mis en évidence par la recherche du signe de Tinel (percussion de la partie médiane du ligament annulaire antérieur du carpe) et la recherche du signe de Phalen (mise en extension du poignet). L'évolution peut être marquée par une atteinte motrice se manifestant par une amyotrophie de l'éminence thénar. Un électromyogramme est requis pour le diagnostic et la reconnaissance en MPI.
Les gestes professionnels incriminés sont :
- l'hyper-extension du poignet,
- l'hyper-flexion du poignet associée à la flexion des doigts,
- la compression par appui sur le talon de la main (directe ou par un manche d'outil).
Les professions les plus exposées sont les charpentiers maçons, les scieurs et coupeurs, les polisseurs-meuleurs, les travailleurs à la chaîne, les emballeurs, les femmes de chambre, le personnel d'entretien, les travailleurs sur clavier (caisse, ordinateur), les musiciens, les employés dans l'industrie agroalimentaire, les bouchers.
Traitement
Il est médical par le repos, les infiltrations locales pour les formes purement sensitives.
Il est chirurgical en cas d'échec du traitement médical.
La qualité des résultats dépend de la précocité du traitement. Les sujets exposés aux vibrations récupèrent souvent moins bien. Le médecin du travail doit faciliter le reclassement et demander un allègement de la charge de travail au niveau des poignets.3.3.7 Syndrome de la loge de Guyon
Il s'agit d'une atteinte du nerf cubital au poignet ou plus rarement au coude. Au niveau de la main, la compression peut se faire à différents étages :- à l'entrée dans la main ce qui génère une paralysie cubitale et une hypoesthésie cubitale palmaire.
- entre le pisiforme et l'hamulus de l'os crochu, (atteinte de la branche profonde ou motrice), ce qui aboutit à une paralysie cubitale de la main avec sensibilité respectée
- au niveau de l'arcade de l'adducteur du pouce. Dans ce cas, seuls les interosseux, l'adducteur du pouce et les lombricaux internes sont affectés.
3.3.8 Les tendinites des fléchisseurs
Elles sont plus rares et souvent associées à un syndrome du canal carpien.3.4 Les maladies du dos
Ce sont les lombalgies et les dorsalgies qui peuvent être considérées également comme des T.M.S., mais il s'agit de maladies moins spécifiques donc moins faciles à cerner.
4 Professions particulièrement exposées
Toutes les professions exposées à des gestes répétitifs sont concernées, des plus prestigieuses (tennismen, musiciens : violonistes, pianistes), à celles qui le sont moins (polissage, meulage, poinçonnage, travail à la chaîne, dactylo, boucher et préparateur de viande, industrie de transformation, de conditionnement dans l'agroalimentaire, préparation, piquage, montage dans l'industrie de la confection et l'industrie de la chaussure, montage et conditionnement dans l'électroménager, dans la sous-traitance automobile, caissières de grandes surfaces·). La plus grande partie des travaux ouvriers expose aux TMS.Exemple : Les caissières de grandes surfaces figurent au rang des professions les plus touchées. Des études ergonomiques faites par les médecins du travail ont permis d'analyser, dans le détail, les conséquences des procédés de la scannérisation et de l'ensachage des articles par les caissières. Elles ont montré notamment qu'en réduisant le temps de passage des clients aux caisses, le contenu du travail avait changé du fait de la répétitivité du rythme de travail élevé, des manutentions importantes, de la complexité pour gérer des tâches simultanées.
Ainsi 93 % des articles sont soulevés au moment de la lecture du code-barre (scannés), ce qui implique des mouvements répétés des membres supérieurs, le plus souvent sans appui et sous tension, avec une large amplitude de mouvements à cause des tâches simultanées et de l'emplacement de certains matériels.
Sachant qu'une caissière passe en moyenne 17 articles à la minute, on peut considérer qu'elle manipule, dans ces conditions, plus de trois tonnes de marchandises au cours d'une journée de 8 heures de travail, le tout dans une situation de tension extrême puisqu'elle n'effectue pas moins de 42 opérations physiques et mentales simultanément en passant un client, à raison d'un client toutes les 2 ou 3 minutes, en moyenne. Le pire concerne sans doute l'ensachage : la caissière doit effectuer une torsion du tronc au passage de chaque article.Le Bretagne est une région riche d'industries agroalimentaire. Le desossage des volailles, la découpe des viandes d'abattoir comportent des gestes répétitifs, identiques à eux-mêmes plusieurs centaines voire plusieurs milliers de fois par jour. Les TMS y sont donc nombreuses. Toujours en Bretagne, pour l'année 1996, il y a eu 930 tableaux 57 reconnus pour un total de 1036 MPI. Le secteur "alimentation" en déclarait à lui seul 496.
5 Prévention
L'indispensable prévention de la pathologie professionnelle d'hypersollicitation se heurte à de nombreuses difficultés liées en particulier :- aux habitudes ancestrales, aux gestes traditionnels existants dans certaines branches professionnelles,
- à la complexité des modifications ergonomiques nécessaires,
- à l'aggravation des conditions de travail,
- au contrôle des facteurs étiologiques non professionnels (en particulier sportif) souvent associés - aux causes professionnelles. La prévention des T.M.S., pour l'essentiel, ne peut être mise en þuvre qu'au niveau du lieu de travail.
Les principales mesures de prévention qui peuvent être prises sont de deux ordres :
- un diagnostic le plus précoce possible :- par un suivi médical des salariés en vue de détecter les premiers symptômes précoces de T.M.S.,
- par un suivi des accidents et incidents pour examiner en quoi l'organisation du travail ou les équipements utilisés en sont responsables ;
- la limitation du travail répétitif par la rotation des postes,
- l'enrichissement et l'élargissement des tâches, les postures et les gestes sont alors plus variés, chacun d'eux étant moins fréquent,
- l'augmentation de l'autonomie des opérateurs entre eux et vis à vis du système technique (cadences),
- l'ergonomie des postures, des outils, du geste.
Le coût humain, social et économique des T.M.S. est considérable : 3963 cas de MPI en 1994, sans citer toutes celles qui ne sont pas déclarées et qui restent à la charge de l'assurance maladie laquelle rembourse les traitements et indemnise les arrêts de travail à répétition.
Pourtant les entreprises hésitent encore à s'engager dans la prévention, alors qu'elle n'est pas forcément un obstacle à l'efficacité.6 Réparation
Le tableau 57 indemnise une partie seulement de ce type d'affections. Le recours à la procédure régionale d'appel (CRRMP) est fréquent pour ces affections.
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LE DOCUMENT UNIQUE DÉVALUATION
DES RISQUES
Une exigence réglementaire pour gérer la sécurité dans lentreprise
Lemployeur est tenu, en vertu de lobligation générale de sécurité qui lui
incombe, dévaluer les risques éventuels et de prendre toutes les mesures
nécessaires pour assurer la sécurité et protéger la santé des salariés de son
entreprise.
A cette fin, en application des articles L. 230-2 et R. 230-1 du Code du travail, il
doit élaborer et tenir à jour un document unique d'évaluation des risques qui
recense l'ensemble des risques pour la santé et la sécurité du personnel dans
l'entreprise.
Toutes ces obligations sont précisées dans la circulaire n°6 DRT du 18 avril 2002
publiée au Bulletin officiel du Ministère de lemploi, de la cohésion sociale et du
logement accessible sur
www.legifrance.gouv.fr.I. QUELLES SONT LES ENTREPRISES CONCERNÉES ?
Toute entreprise qui emploie un ou plusieurs salariés.
Cest à lemployeur lui-même quincombe la réalisation de ce document ; il peut
confier cette mission à un salarié et/ou choisir de sadjoindre des collaborateurs
(Comité dhygiène de sécurité et des conditions de travail, délégués du
personnel, salariés, médecin du travail, inspection du travail, organisme
extérieur) dans cette tâche mais sa responsabilité demeurera entière.
Remarque : Le Comité dhygiène de sécurité et des conditions de travail ou
CHSCT est un organisme de lentreprise, composé de représentants du
personnel, qui a pour rôle de contribuer à la protection de la santé et à la
sécurité des salariés de lentreprise. Sa constitution est obligatoire dans les
entreprises de 50 salariés et plus.
Le défaut de transcription ou de mise à jour des résultats de l'évaluation des
risques est puni d'une amende prévue pour les contraventions de 5
ème classe,soit de 1500 euros au plus, montant porté à 3000 euros en cas de récidive
(article R.263-1-1 du code du travail et article 131-12 et suivants du code
pénal).
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II. QUELLE FORME, QUEL CONTENU POUR QUELLES
FINALITÉS?
A. Forme
La réglementation ne prévoit aucun document « type » mais il doit
nécessairement prendre la forme dun support unique qui peut être aussi bien un
document papier que numérique.
Si le support numérique comporte des informations nominatives, une déclaration
préalable doit être effectuée auprès de la Commission nationale de linformatique
et des libertés (CNIL). Pour plus dinformation consulter le site www.cnil.fr.
B. Contenu
Le Code du travail indique que lopération dévaluation des risques consiste, pour
lemployeur, à établir un :
«
inventaire des risques dans chaque unité de travail de lentreprise oude létablissement
».1. Inventaire des risques
Afin de réaliser cet inventaire, il faut, en premier lieu, identifier les dangers, cest
à dire repérer les sources potentielles de dommage pour la santé des
travailleurs. Dans un deuxième temps, il faudra se livrer à une analyse des
risques, en observant quelles sont les conditions dexposition des salariés à ces
dangers.
2. Unité de travail
La notion dunité de travail varie dune situation à une autre : en toute
hypothèse, elle doit permettre de tenir compte de la très grande diversité des
modes dorganisation du travail.
Il peut ainsi sagir dun poste de travail, dun type de poste occupé par plusieurs
salariés ou encore dune situation géographique de travail (à titre dexemple :
chantier).
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3. Annexes
Des comptes-rendus de réunions du CHSCT, des questionnaires adressés aux
salariés, des rapports du médecin du travail, les certificats de contrôle
d'organismes vérificateurs ou encore le bilan social en matière d'hygiène et de
sécurité peuvent être annexés au document unique d'évaluation des risques.
C. Finalités
Le document unique doit servir à lélaboration du bilan de la situation générale
de lhygiène, de la sécurité et des conditions de travail et du programme annuel
de prévention des risques prévus à larticle L. 236-4 du Code du travail.
III. COMMENT RÉDIGER LE DOCUMENT UNIQUE ?
La rédaction du document unique doit être effectuée en tenant compte des
évolutions inhérentes à la vie de lentreprise : embauche de nouveaux salariés,
achats de nouveaux équipements ou produits.
Les entreprises peuvent obtenir des aides techniques ou financières de la part
dorganismes publics, para-publics ou privés aux fins de préparer et didentifier
les risques puis denvisager et de mettre en oeuvre des actions de prévention.
Pour plus dinformation, consulter :
-
le site www.travail.gouv.fr et notamment la fiche pratique « les aides àlamélioration de lorganisation et des conditions de travail » ;
-
lAgence nationale (et ses antennes régionales) pour lamélioration desconditions de travail et notamment son site
www.anact.fr ;A. Préparation de lévaluation
La circulaire rappelle que lemployeur doit, avant dengager une démarche
préventive, prendre connaissance des principes généraux de prévention. Dans
cet objectif, il est souhaitable quil associe à sa démarche les acteurs internes à
lentreprise : CHSCT et les délégués du personnel, médecin du travail mais
également salariés eux-même (ils peuvent apporter leur témoignage sur
déventuels risques inhérents à leur situation de travail).
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B. Identification et classification des risques
Lidentification des risques va consister à examiner chaque poste pour ensuite
dresser un bilan des dangers existants sur ce poste.
Lexamen de ce bilan va permettre de planifier des actions de prévention les
risques sur ces postes.
Des dispositions particulières de prévention des explosions sont prévues par le
Code du travail. Consulter les articles R. 232-12-26 et suivants dudit Code sur le
site
www.legifrance.gouv.frC. Proposition dactions préventives
Après avoir recueilli lavis des représentants du personnel, lemployeur formalise
ces actions de prévention.
D. Mise en oeuvre des actions de prévention
Elle peut prendre des formes diverses :
- engagement de formations destinées aux salariés,
- élaboration de nouvelles consignes de travail,
- modernisation des équipements de travail ou aménagement des locaux.
Remarque :
pour plus dinformation sur les étapes de lévaluation, consulter le dossier de la
gestion de la sécurité dans lentreprise sur :
http://www.environnement.ccip.fr/sante_securite/securite/index.htm
IV. QUAND ACTUALISER LE DOCUMENT ?
Le document unique doit faire lobjet dune mise à jour au minimum annuelle. Il
doit être ponctuellement mis à jour dans deux cas :
A. Décision daménagement important
Par décision daménagement important, il convient dentendre celle entraînant
une modification des conditions dhygiène et de sécurité ou des conditions de
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travail. Il peut sagir, à titre dexemples, d'un changement de l'outillage, de
produit ou encore d'une modification des cadences ...
B. Apparition de nouveaux risques
Il sagit de prendre en compte lapparition de risques, consécutive à des
évènements tels que lévolution des connaissances techniques et scientifiques, la
survenance daccidents du travail ou de maladies professionnelles ou encore de
nouvelles règles concernant la santé et la sécurité des travailleurs.
V. QUI PEUT CONSULTER LE DOCUMENT ?
A. Consultation par des personnes appartenant à lentreprise
Le document doit être tenu à la disposition :
-
des délégués du personnel ;-
du CHSCT ;-
des salariés exposés aux risques lorsque lentreprise ne comprend ni CHSCT,ni délégué du personnel. Lemployeur devra donc prendre soin de conserver le
document en un lieu facilement accessible pour le personnel ;
-
du médecin du travail .Si l'employeur ne tient pas à la disposition du CHSCT ou des délégués du
personnel le document unique d'évaluation des risques, il se rend coupable du
délit d'entrave puni dun an demprisonnement et dune amende de 3750 euros
ou de lune de ces deux peines seulement. En cas de récidive, lemprisonnement
peut être porté à deux ans et lamende à 7500 euros (article L.263-2-2 du Code
du travail et article 131-12 et suivants du Code pénal).
B. Consultation par des personnes extérieures à lentreprise
Le document est également tenu, sur leur demande, à la disposition :
-
de linspecteur du travail,-
des agents des services de prévention,-
des organismes professionnels dhygiène, de sécurité et des conditions detravail présents dans les branches dactivité à haut risque.
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Si lemployeur ne tient pas le document à la disposition de l'inspecteur du travail,
il s'expose à une amende prévue pour les contraventions de 3
ème classe, soit 450euros au plus (articles L.611-9 et suivants du Code du travail et 131-12 et
suivants du Code pénal).
Remarque :
Pour plus d'information, consulter sur le site
www.environnement.ccip.fr lesfiches suivantes :
http://www.environnement.ccip.fr/sante_securite/securite/index.htm
http://www.environnement.ccip.fr/sante_securite/risque/index.htm
Vous êtes créateur ou chef dentreprise, pour plus de détails, contactez
inforeg,service dinformation réglementaire aux entreprises au
08 92 705 100 (0,337/min), du lundi au jeudi de 9 h à 17 h 30, et le vendredi de 9 à 13 h.
Léquipe d
inforeg vous propose également deux formules dabonnement vouspermettant dinterroger nos juristes par téléphone et/ou courriel tout au long
de lannée (renseignements au 01 55 65 80 70).
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Mais de quel modèle social parle t on ? Par Gérard Filoche.
mercredi 21 décembre 2005.22 décembre 2005 (Article à paraître dans la Nouvelle revue socialiste).
Mais de quel « modèle social français » parlent-ils ? Aussi bien ceux qui veulent le « défendre » (tout en déplorant ses carences) que ceux qui veulent « labolir » (rêvant tout haut du modèle anglo-saxon) ne parlent pas du même ! Si le terme « modèle social français » a un sens, pour nous autres, à gauche, nous autres, socialistes, cest celui des conquêtes sociales, celui du progrès social !
Cest celui du droit du travail bâti depuis le milieu du 19° siècle (linterdiction du travail des enfants, la protection de celui des femmes la nuit, la journée de 10 h puis celle de 8 h) celui de léducation et de la laïcité, fin 19° et début 20 °siècle, celui des droits associatifs et syndicaux. Puis début 20° siècle, les 40 h et les congés payés, les conventions collectives et le début des « assurances sociales » grâce aux grandes grèves de 1920 et de 1936. Puis les conquêtes sorties du programme du Conseil national de la Résistance, et de la mobilisation sociale à la Libération en 1944-1945 : droit de vote des femmes, sécurité sociale, retraite, allocations familiales pour tous, comités dentreprises, droit du travail collectif, protection des accidents du travail, services publics et économie mixte..
Le « modèle social français » ainsi créé de 1936 à 45 contre la majorité du patronat qui avait collaboré avec les nazis, a dû ensuite être défendu becs et ongles, et il a fallu des grandes grèves acharnées pour le protéger et létendre.
La défense de ces conquêtes en 1947, 1953, en dépit de la Guerre froide, puis de la sale guerre dAlgérie et du coup détat permanent de la V° République, a été assurée par le redémarrage puissant des luttes sociales de 1963 à 1968. Cela va de la grève des mineurs de 1963, aux grandes journées unitaires de défense de la Sécurité sociale les 17 mai 1966 et 1967, aux grèves de Redon, Rodiaceta, de la Saviem en janvier 1968. Laction sur plus de trois semaines en mai et juin 68 de 8 à 9 millions de grévistes en France a été un tel tremblement de terre que même son souvenir aide encore à défendre ce qui a été conquis comme droits à lépoque. On était passés de 2 à 4 semaines de congés payés, à un statut protecteur de la Fonction publique, à des avancées en matière de droit du travail, déconomie mixte, de santé, déducation, de services publics.
Après une décennie 70 forte en résistances sociales, la victoire de la gauche en mai 1981, effet différé de mai 68, a permis de nouvelles avancées énormes : labolition de la peine de mort, le remboursement de lIVG, les 39 h, la retraite à 60 ans, la cinquième semaine de congés payés, 13, 5 % de hausse du Smic, des droits syndicaux nouveaux, section syndicale dans lentreprise, rétablissement des élections à la sécurité sociale, etc...
La gauche au pouvoir, de 1981 à 1983 va dabord dans le sens du progrès historique et le modèle social va de lavant. Puis elle subit et reflète malheureusement la pression internationale et loffensive idéologique ultra-libérale. La gauche a le mérite den freiner les effets en France, mais à reculons à partir de 1984, puis de 1998 à 1993. Le chômage de masse, les inégalités sociales se creusent et comme des termites menacent les fondations de ce bel et historique « modèle social ».
Il aurait fallu dés ces moments-là plus de volontarisme, plus daudace pour continuer à résister et à contrer les pressions ultra-libérales mondialisées. Mais avec la gauche toute entière, on naura pas tout ce quon voulait, tout ce qui était possible de notre « modèle social français ». Avec la droite qui va revenir trois fois, en 1986, 1993, 2002, on va avoir tout ce quon ne veut pas du « modèle social anglo-saxon ».
Il y a alors les premiers coups de boutoir pour tenter « le grand bond en arrière » et sous limpact international du reaganisme, du thatchérisme, de lultra libéralisme, la droite française et le Cnpf senhardissent des insuffisances de la gauche, et tentent de détruire ce « modèle social » à chacun de leurs retours au pouvoir. Ils y parviennent partiellement mais les français résistent soit par des mouvements sociaux, soit par le vote, ils sopposent systématiquement doccasion en occasion, au modèle anglo-saxon qui va leur être proposé avec de plus en plus dinsistance et de brutalité.
Première grande tentative de 1986-87 (privatisations tout azimut, déremboursements des soins, baisse de limpôt sur les grandes fortunes, suppression du contrôle sur les licenciements, projet de loi Devaquet conte lécole publique). Grandes grèves de lhiver 1986-1987 : mort de Malik Houssekine et jonction dun grand mouvement de la jeunesse et du mouvement syndical, des cheminots, des traminots, des marins, etc... Chirac a peur du souvenir de 68 et retire la loi Devaquet. Les Français après avoir dit « non » dans la rue le redisent dans les urnes : premier échec de Chirac en 1988.
Deuxième tentative en 1994-1997 : Balladur privatise davantage, loi quinquennale contre le droit du travail, première violente attaque contre les retraites, tentative avortée contre lécole publique (janvier 1994) tentative avortée contre le Smic (CIP jeune mars 1994)... Les Français rejette cette politique et Balladur en fait les frais, Chirac réussit à passer devant lui en prétendant, à contre-emploi, défendre « le » modèle tant décrié, en réduisant la fracture sociale. Mais aussitôt Chirac et Juppé font passer la priorité à « réduction des déficits » : cest au nom de lautre modèle, ultra libéral, quils tentent de réduire les retraites du secteur public, les plus avancées notamment, et denlever aux syndicats la Sécurité sociale, pour mieux la fiscaliser, la privatiser ensuite. Deuxième échec de masse : la grande grève générale de novembre-décembre 1995 bloque la deuxième grande tentative réactionnaire de Chirac-Juppé. La droite est tellement secouée quelle engage elle-même la réduction du temps de travail « volontaire » à 32 et 35 h avec la loi de Robien. Ils ne sen sortiront pas et leffet différé des grèves de 1995 sera la dissolution de lAssemblée nationale et la victoire de Lionel Jospin le 1er juin 1997 : il a promis les 35 h sans perte de salaire, le contrôle administratif sur les licenciements, les emplois-jeunes, des droits nouveaux (syndicaux, parité, pacs..).
Le gouvernement Jospin, dans ses trois premières années, représente une grande et belle avancée historique du modèle social préféré des français : surtout avec les 35 h et le traitement et recul du chômage de masse, la Cmu, lApa, etc... Le modèle social français, cest celui qui permet de passer en 70 ans de 40 à 39 puis à 35 h hebdomadaires, avec des salariés les plus productifs au monde, et en haussant les salaires ! Le Medef va aller jusquà lui « déclarer la guerre » se proclamer une opposition brutale » et nommer des « tueurs » à sa tête affirmant vouloir « déstabiliser le gouvernement Jospin ». Ils pressionnent la gauche pour quelle privatise (cest le lâchage odieux de France-Télécom, la poursuite des privatisations de ce qui permettait pourtant à létat de contrôler des secteurs de léconomie dans lintérêt général...)
Le Medef veut empêcher quavec la gauche triomphe le « bon » modèle, celui qui permet de gagner et de garder la retraite à 60 ans, les 5 semaines de congés payés, davoir des comptes de la Sécu excédentaires, dêtre au premier rang mondial en matière de santé et déducation, des services publics (transports, énergie, communications) de premier plan... A ce stade, en 2000, la France, quatrième puissance industrielle mondiale, est en avance sur presque tout : dans ses exportations, dans sa productivité, dans sa redistribution sociale, elle a davantage de croissance que ses voisins, et son taux de chômage commence à réduire plus vite que les pays comparables. Mais, il y a un fossé qui sest développé pendant les 20 années écoulées : celui du partage des richesses ! Le capital a pris environ 10 points aux salaires dans la valeur ajoutée. Les Français voyant grâce à leurs luttes de 1995 et à laction de la gauche en 1997-2000, reculer le chômage de masse, sont impatients : ils estiment, à juste titre que si « le bout du tunnel » est possible, il doit y avoir aussi des hausses de salaires, de vraies 35 h pour tous, un contrôle sur les licenciements boursiers... Comme Lionel Jospin ne les entend pas assez, il le sanctionnent le 21 avril 2002, de justesse à 197 533 voix prés... Non pas parce quils voulaient du modèle libéral, mais parce quils entendaient faire progresser le meilleur du modèle social français.
Depuis 2002, dans la troisième tentative, les ultra-libéraux du Medef, organisent la « contre-révolution blanche » : ils attaquent les retraites, la Sécu, le Code du travail et démantèlent le maximum de ce qui reste déléments de pactes républicains en place depuis 1945, 1968, 1981 et 2000.
Cette fois, la droite de Chirac-Raffarin-Villepin-Sarkozy, éperonnée par le Medef, sefforce daller le plus loin possible, de rendre irréversible, à la façon Thatcher, ce quelle fait. Elle facilite la concentration des richesses, elle creuse le chômage de masse délibérément, elle bloque les salaires, ramène la retraite progressivement à 65 et 67 ans, privatise la Sécu (Plan hôpital 2007, loi Douste-Blazy), casse les solidarités, supprime les subventions aux associations, fait régresser les systèmes de protection des chômeurs et des exclus, privatise à tour de bras en bradant les joyaux de léconomie nationale, organise les déficits en baissant les recettes fiscales...
Cette droite-là, depuis quatre ans, y va « à fond », jusquau bout, en une véritable « alternative », elle est fidèle au patronat et elle fait reculer, pour la première fois, profondément « le modèle social français » dont elle ne parle plus quen le dénigrant pour ses « pesanteurs » et son « conservatisme », son « archaïsme ».
Elle est vite devenue minoritaire, de 2002 à 2006 : dans la rue en 2003, dans les urnes en 2004 et en 2005... mais elle ne cède pas, elle sentête et met les bouchées doubles, rendant explosive la situation : elle a remplacé les « 35 h hebdomadaires sans perte de salaire » par « les 45 h annualisées sans gain de salaire ». Elle fait sans complexe, le culte de lindividualisme, de la concurrence libre et non faussée, de la précarité, de la loi de la jungle, du « chacun pour soi et payez vous-mêmes vos assurances ». Elle impose un choix de société antisocialiste. Mme Parisot du Medef a affirmé en février 2005 que « la liberté sarrêtait là où commençait le Code du travail » et elle a déclaré en septembre 2005 : « La vie, la santé, lamour sont précaires, pourquoi le travail ne le serait-il pas ? ». Cest une apologie perverse de la barbarie. Car depuis laube de lhumanité, nous luttons contre la précarité de la faim, du froid, de la souffrance... nous avons inventé lagriculture pour dépasser la précarité de la cueillette, nous avons dépassé la précarité de la chasse en inventant lélevage... tout progrès de civilisation a été fait contre la précarité des humains, et contre la concurrence, la guerre, la violence des rapports sociaux basés sur la domination du plus fort contre le faible... Tout progrès est lié à la régulation, à la socialisation, à la solidarité et à la sécurité sociale : notre modèle est là... et lautre modèle, celui de Mme Parisot est celui de la régression barbare ancestrale !
Fondamentalement, socialisme ou barbarie, tel est le choix de société qui se pose à nous. Pour renverser cette troisième tentative de contre-révolution libérale en 20 ans, il faut des socialistes aussi audacieux que la droite lest actuellement. Il faut des socialistes aussi fidèles aux salariés que les Villepin-Sarkozy le sont au patronat. Il faut des socialistes convaincus quil faut une alternative, une reconstruction, franche, claire, mobilisatrice du « modèle social français », et des conquêtes nouvelles : il faut retrouver laudace de la Libération ! La « Sécu » a été construite en 1945 quand la France était en ruine, aujourdhui, elle est cinq fois plus riche, on doit pouvoir faire mieux encore !
Hausse massive des salaires, droit à la retraite à 60 ans et à 55 ans pour les métiers les plus pénibles, de vraies 35 h hebdomadaires sans perte de salaires, avec embauches correspondantes, pour toutes et tous, avec une durée maxima à 44 h, deux jours de repos consécutifs hebdomadaires dont le dimanche, pour toutes et tous, de bons salaires, des vrais services et des équipements publics pour lécole, la santé, lénergie, leau, les transports, les télécommunications, le crédit...Une vraie redistribution des richesses ! Tel est le modèle social, socialiste, pour lequel nous combattons, en cela, il est « Français » et universel !
Et que lon ne nous dise pas quil ny a pas dargent et trop de déficits : ce sont des billevesées, des mises en scène de la « pensée unique » : les déficits, ont été créé profondément par la baisse organisée, systématique, criminelle des recettes : baisse de limpôt sur les sociétés (alors que la « cagnotte privée » na jamais été aussi grande : 57 milliards deuros de bénéfices des entreprises du CAC 40 en 2004, combien en 2005 ? « Total » ? : 9 milliards deuros de bénéfices en 2003, 9,5 milliards en 2004, 13,5 milliards dans les 9 premiers mois de 2005...) baisse de limpôt sur les revenus les plus élevés, baisse des cotisations patronales considérable depuis 15 ans... Les déficits ont été accrus par les emprunts aux riches qui ne sont plus taxés et auxquels on paie des intérêts tout en disant au peuple de se serrer la ceinture...
En fait jamais la France na jamais été aussi riche mais jamais la richesse aussi mal répartie : jamais les profits nont atteint de tels plafonds, et bien sur, on constate que quasi rien de ce qui va aux profits daujourdhui ne va à linvestissement de demain et encore moins à lemploi daprès-demain !
Notre modèle social, peut-être reconstruit, approfondi, mais pour cela, à contre-pied des libéraux il y a une règle-clef : il faut augmenter le coût du travail (et la répartition des richesses quil entraîne) et baisser le coût du capital (et la concentration des richesses quil entraîne).
Gérard Filoche, Inspecteur du Travail, pour Démocratie & Socialisme www.democratie-socialisme.org, membre du conseil national du Ps.
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Journal l'Humanité
Rubrique Politique
Article paru dans l'édition du 15 mai 2002.
</ B_Logos> PRECAIRES Un inspecteur du travail dénonce les pratiques patronales
Ne parlez pas dentreprise citoyenne à Gérard Filoche, inspecteur du travail, il vous rira au nez. " Les textes eux-mêmes disent le contraire : le contrat de travail instaure un "lien de subordination" entre le salarié et son employeur ". " Pour nous, cest de lesclavage ", disent couramment les salariés précaires. " Il faut des quotas de contrats à durée déterminée et dintérimaires ", prône Filoche, qui veut bien accepter cette " concession aux entreprises et au capitalisme " à condition quelle soit cadrée. " 5 % à partir de 20 salariés et avec lautorisation de linspection du travail ", précise-t-il. Il veut aussi majorer lintérim " depuis quun patron dune boîte dintérim ma félicité pour la majoration des CDD qui lui permettait de remporter plus de marchés ". 950 000 CDD, 650 000 intérimaires, les salariés précaires représentent 9 % des salariés. En réalité, beaucoup plus : ces chiffres ne comprenant pas les salariés à temps partiel, femmes dans leur immense majorité. " Un rapport que jai réalisé pour le Conseil économique et social en novembre dernier montre que les salariés précaires sont ceux qui ont le plus daccidents du travail ", révèle-t-il encore. Les entreprises abusant des précaires figurent aussi en tête du palmarès de la chasse aux syndicalistes. Abdel (Pizza Hut) a été licencié deux fois en un an, Rachid (McDo) ne compte plus les tentatives de sa direction pour le faire déguerpir. Dernier en date, Karim Rahmani, délégué du personnel CGT à Disneyland, sous le coup dune procédure de licenciement pour " absences injustifiées ". Linspecteur du travail dont il dépend lui a demandé de réunir des attestations de salariés pour prouver quil est " un militant actif ". Cette demande fait bondir Gérard Filoche, qui la juge " absolument inappropriée ". " Ce nest pas à lui de prouver quil fait bien son boulot ", sénerve linspecteur, " sans pitié pour la faiblesse " de son confrère. Et que lon ne lui parle pas de pressions. " Nous sommes indépendants ", clame-t-il. Pourtant, les troupes sont maigres : à peine 432 inspecteurs pour 15 millions de salariés, soit moins quau début du siècle dernier. " Un patron sur deux est un délinquant ", a déclaré publiquement linspecteur Filoche il y a quelques années. " En réalité, beaucoup plus ", répond-il à ceux qui sémeuvent de cette accusation. " Un patron qui ne paye pas les heures supplémentaires est un voleur, celui qui ne respecte pas le droit syndical est un délinquant ", précise-t-il. Mais sur 1 million dinfractions constatées en moyenne chaque année, à peine 270 000 sont consignées dans un procès-verbal, le procureur classant sans suite les trois quarts. Pour les délits dentrave, cest la poubelle garantie, à moins quun syndicat se porte partie civile, ce qui interdit de le classer. " Cest pour ça que les patrons veulent se débarrasser des délégués ", analyse linspecteur. " · peine 2,5 % de lactivité des tribunaux répressifs est consacrée au droit du travail, et peu de juges osent mettre les patrons en prison ", semble regretter notre interlocuteur. Cest à cause de cette impunité que des salariés comme Karim Rahmani sont menacés de licenciement. Au nom du réseau Stop Précarité, Bernard Hasquenoph a écrit à linspecteur du travail pour lui dire sa certitude que Karim " paie pour son militantisme désintéressé, son ardeur à défendre les intérêts des salariés et son courage à témoigner publiquement, dans la presse et à la télé, des pratiques douteuses et illégales " de son entreprise. Le réseau somme le représentant de lÉtat de ne pas sassocier " à cette chasse aux sorcières systématique que mène la direction de Disneyland. "
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LA GESTION PRÉVISIONNELLE DES EMPLOIS
ET DES COMPÉTENCES (GPEC)
La Lettre du CEDIP -
En lignes n° 14a - avril 2000 - page 1La gestion prévisionnelle des emplois et des compétences est une préoccupation affirmée
des Directions dAdministration Centrale en général et de la Direction du Personnel
et des Services en particulier. Dans un environnement de plus en plus mouvant, lanalyse
qualitative et prospective des emplois est une nécessité sous-tendue par une
préoccupation permanente : laugmentation du niveau de compétence des agents. Dans
cette dynamique, la cartographie des emplois et des compétences devrait être dans les
années qui viennent un outil incontournable.
Toute réflexion prospective repose sur les questions suivantes :
n
Où voulons nous aller ? (Définir des objectifs et des performances à atteindre).n
Comment y aller ? (Définir une stratégie et des actions).n
Quelles sont nos ressources ? (Humaines, financières, techniques,...).Ce document se propose dapprofondir deux points pour expliciter la mise en oeuvre de cette réflexion
prospective :
n
les principes généraux de la gestion prévisionnelle des emplois et des compétences, (présentationdu concept de GPEC et des modalités pratiques de réalisation) ;
n
les outils de la G.P.E.C. (les outils utilisables aux différentes phases danalyse).Cette fiche se focalisera essentiellement sur le rôle dune Direction dAdministration Centrale en
matière de GPEC, même si les services extérieurs peuvent être eux aussi ponctuellement concernés.
1 - Principes généraux de la GPEC
« Mettre en place la gestion prévisionnelle des emplois et des compétences »
est lune des cinq prioritésarrêtées par le comité stratégique du programme pluriannuel de modernisation du Ministère
(1) .1. Présentation du concept
1.1/ Champ dapplication
La gestion prévisionnelle des emplois et des
compétences interpelle directement deux
niveaux :
Lorganisation
Le ministère en tant quAdministration est un
service public qui a un devoir defficience, defficacité
et de pertinence dans laction menée.
Lagent
Celui-ci doit :
- avoir un cadre de travail défini,
- être compétent dans un emploi donné,
- disposer de conditions de travail satisfaisantes,
- avoir des perspectives en terme de déroulement
de carrière.
1.2/ Définition
La gestion prévisionnelle des emplois et des compétences
peut se définir comme :
« la conception,la mise en oeuvre et le suivi de politiques et
de plans dactions cohérents :
- visant à réduire de façon anticipée les écarts
entre les besoins et les ressources humaines de
lorganisation (en termes deffectifs et de
compétences) en fonction de son plan
stratégique (ou au moins dobjectifs à moyen
terme bien identifiés),
- et en impliquant le salarié dans le cadre dun
projet dévolution professionnelle »
1Cette dimension organisationnelle est de plus en
plus importante dans notre ministère compte
tenu :
- des mutations économiques et technologiques ;
- de lobsolescence rapide des qualifications acquises
;
- des contraintes de productivité ;
- de laccélération des départs à la retraite ;
- des évolutions organisationnelles induites par
laménagement et la réduction du temps de
travail.
(1)
DPS : (février 2000) Les orientations stratégiques pourles années
2000/2003 (p. 13 à 16).La Lettre du CEDIP -
En lignes n° 14a - avril 2000 - page 2(1)
Thierry / Sauret Op. Cité p. 23 (Cf. bibliographie en dernière page).(2)
Schéma : Mallet Louis - Op. Cit. p. 12Une gestion prévisionnelle efficace maîtrise les
informations pertinentes sur ces quatre pôles afin
de pouvoir réguler les écarts et identifier le type
deffort que cela nécessite. La réflexion prospective
porte généralement sur :
le plan des emplois :- les emplois à renforcer
(ceux qui ne sont paspleinement exercés),
- les emplois en mutation
(ceux qui évoluent fortement,soit techniquement, soit en terme de positionnement),
-
les emplois émergeants (ceux qui apparaissentou vont apparaître prochainement) ;
le plan humain :- professionnalisation des agents, restructurations,
évolutions demploi
(régulation internepossible),
- recrutement externe
(régulation interne impossible),... ;
le plan matériel :
- limpact économique et financier de certaines
décisions,
- les moyens spécifiques à mettre en oeuvre.
n
Les emploisUn emploi nest pas figé dans le temps, il a un
cycle de vie :
il naît, il évolue, il disparaît. Il estdonc important pour le ministère de :
- le définir concrètement,
- le gérer,
- anticiper son évolution dans le temps,
- analyser limpact de son évolution sur lorganisation
du travail,
- faire évoluer en permanence la structure en fonction
des évolutions des méthodes de travail,
- mettre en place des dispositifs de régulation des
écarts
(professionnalisation, évolution demploi, ...).n
Les compétencesLa compétence est un processus qui permet à un
agent, en situation professionnelle, de mobiliser
dans laction un certain nombre de ressources
(connaissances, savoir-faire techniques, savoirfaire
relationnels, aptitudes)
combinées de façonspécifique afin de produire une performance
prédéfinie. La compétence dun individu, dans
la plupart des cas, est indissociable de celle des
personnes qui lentourent ; elle est le produit
dune synergie collective. La compétence ne repose
pas essentiellement sur un individu. Elle ne
prend sa véritable dimension que si lenvironnement
facilite la mise en oeuvre des potentialités
de lagent. Il existe, dans ce domaine, une coresponsabilité
entre lagent et la structure.
Dans le cadre dune G.P.E.C., les compétences
seront donc traitées à deux niveaux :
au plan collectif
(référentiels de compétences« génériques », « règles du jeu » en matière de
déroulement de carrière, gestion de viviers, ...)
; au plan individuel
(gestion personnalisée descompétences, déroulement de carrière, ...)
.Trois termes structurent ce type de réflexion prospective :
PHASE 1
2 PHASE 2 PHASE 3 PHASE 4Ressources
actuelles
Ressources
futures
Besoins
actuels
Besoins
futurs
Analyse
des écarts
Politique dajustement
(entrées, sorties,
promotions, formation, ...)
n
La gestion prévisionnelleToute démarche de gestion prévisionnelle est une
réflexion sur les moyens permettant de réduire
lécart entre
les besoins de lorganisation (enterme de compétences requises nécessaires pour
pouvoir atteindre un certain nombre de résultats
fixés) et
les ressources humaines disponibles(salariés). Cette réflexion analyse de façon assez
précise :
- les ressources humaines actuellement disponibles
;
- les ressources humaines nécessaires à moyen
terme (3 à 5 ans) ;
- les besoins actuels en emplois ;
- les besoins futurs en emplois.
La Lettre du CEDIP -
En lignes n° 14a - avril 2000 - page 3CE QUI LES DIFFÉRENCIE
CE QUI LES RAPPROCHE
Administration Entreprise privée
Primat du politique et de
lusager
Notion de service public
Pression de la société civile
Pérennité dans le temps de
laction de lÉtat
Stabilité de lemploi (statut de
la fonction publique)
Masses dagents concernées
Primat du marché et du
client
Logique de profit
Sanction du marché
Existence liée à un marché
Versatilité de lemploi /
Employabilité
Négocier avec les partenaires sociaux
Définir les performances souhaitées
Analyser lexistant :
Besoins(quantifier et qualifier la demande)
Ressources(identifier loffre)
Étudier limpact du prescrit sur lévolution
des pratiques professionnelles et le climat social du
Ministère en coordination avec les autres D.A.C.
Arrêter un plan daction opérationnel
(plan de développement des compétences / performances à atteindre)
Politique du Gouvernement.
Modernisation de la Fonction Publique.
Réflexion prospective de chacune des
Directions dAdministration Centrale
sur les nécessaires évolutions
des emplois et des compétences.
Démarche, méthodes et outils de
la G.P.E.C. déclinés de façon différente
3. Les Administrations Centrales et la G.P.E.C.
Les Directions dAdministration Centrale (D.A.C.) du Ministère ont un rôle déterminant dans la conduite
de la G.P.E.C. ; leur rôle peut être synthétisé par le schéma suivant :
2. Spécificité dune G.P.E.C. dans une Administration
La plupart des ouvrages et des articles produits depuis plus de dix ans sur la G.P.E.C. concernent directement
lentreprise privée. Lexpérience acquise est transférable, en ladaptant, car administrations et
entreprises évoluent dans des contextes différents.
Obligation de résultats / Qualité du service rendu
Existence dun système organisationnel et dune finalité
Réactivité
Nécessité de faire évoluer les compétences
Besoin de gérer les contraintes
Nécessité de disposer dagents compétents
Nécessité pour fonctionner davoir une paix sociale interne et donc
de proposer aux salariés un niveau de revenu et un cadre de travail
acceptable
La Lettre du CEDIP -
En lignes n° 14a - avril 2000 - page 42 - Les outils de la G.P.E.C.
La G.P.E.C. sappuie dans sa mise en oeuvre sur un ensemble doutils très divers destinés à collecter les
informations quantitatives et qualitatives qui rendent possible une réflexion prospective. Le croisement
de ces informations permet de formuler des hypothèses de travail et denvisager des scénarios contrastés
dévolution.
1. Les différents types doutils
Il en existe quatre types utilisables aux différentes phases danalyse. Le tableau suivant en détaille
quelques uns. Tous nexistent pas dans le Ministère ; ils pourraient cependant voir le jour si le besoin
sen fait sentir.
Le présent document sintéressera plus particulièrement à la réalisation dune cartographie des emplois et
des compétences.
2. La cartographie des emplois et des compétences
Pour pouvoir mener une réflexion prospective sur
lévolution dun ou de plusieurs emplois, il est
nécessaire davoir un point de départ et donc de
disposer dune représentation assez précise de
lexistant.
Analyser des situations de travail demande un
investissement relativement lourd. Il sera donc
important de pouvoir répondre de façon précise
à deux questions avant de se lancer dans ce type
de démarche :
Analyser des situations de travail, pour quoifaire ?
Quels sont les résultats concrets attendus decette démarche ?
Les réponses à ces questions permettront de
«dimensionner» le niveau dinvestissement
(temps, humain, financier, ...)
à réaliser :- lanalyse des emplois peut être exhaustive ou
se focaliser sur quelques emplois stratégiques ;
- le niveau de précision des fiches produites est
lié aux objectifs poursuivis.
Cartographie et répertoire des emplois dun domaine
spécifique.
Evolutions constatées par un observatoire des emplois et des
compétences du Ministère.
Ceux qui permettent
de faire des constats.
Ceux qui permettent
didentifier les besoins en
emplois dune organisation
dans leur dynamique
dévolution.
Types doutils Potentialités offertes Exemples dinformations
(à recueillir et à analyser)
Ils donnent une photographie
à un moment donné de
létat de la population.
Ils permettent un bilan social.
Informations émanant des D.A.C.
Masse salariale.
Répartition des effectifs statutaires.
Tableau de bord des absences.
Ceux qui permettent
de faire des simulations
.Ils rendent possibles des projections
en fonction de la modulation
de certains paramètres.
Prescriptions des D.A.C.
Pyramide des âges.
Pyramide des anciennetés.
Départs à la retraite.
Ancienneté dans le poste.
Formation des agents du Ministère.
Évaluation des compétences des agents.
Validation des acquis.
Suivi personnalisé des carrières.
Ils présentent une cartographie
des agents du Ministère par grands
domaines.
Ils fournissent une base de donnée
de référentiels (emplois-types, compétences,
ressources) génériques.
Ils identifient les aspirations (en
terme de déroulement de carrière) et
évaluent les potentialités des agents.
Ceux qui permettent
dassurer un suivi de
lévolution qualitative des
ressources dans le temps.
La Lettre du CEDIP -
En lignes n° 14a - avril 2000 - page 5Il existe peu de cartographies (dans le sens évoqué plus haut) des emplois et des compétences dans notre
ministère. La base de donnée OMESPER - GESPER + détaille cependant 15 domaines différents :
9. Infrastructures Routières
10. Activités maritimes et ports maritimes.
11. Bases aériennes
12. Voies navigables
13. Ingénierie des autres équipements publics
14. Ouvrages dart
15. Divers.
La nomenclature GEODE, utilisée dans les
P.O.M. est également intéressante.
Ces découpages peuvent être un point de départ à une réflexion plus fine sur les familles professionnelles
du Ministère.
1. Administration Générale
2. Affaires Juridiques et Contentieuses
3. Gestion des Ressources Humaines
4. Informatique et Systèmes de Communication
5. Aménagement, Urbanisme et Habitat
6. Construction Publique et Bâtiment
7. Eau, Environnement et Risques
8. Transport et déplacements
2.2/ Les différents niveaux dappréhension
du travail
(niveaux de maillage)Avant de se lancer dans la réalisation pratique
dune analyse des situations de travail, il est nécessaire
darrêter le
« niveau de maillage » quistructurera la logique de la démarche.
Dans un Ministère de plus de 100 000 agents, il
nest pas possible détablir un inventaire exhaustif
de lensemble des
postes occupés. Pour analyserles situations de travail, il sera donc nécessaire
de sappuyer sur des regroupements « virtuels
» que sont les
emplois-types pour pouvoirdresser une cartographie opérationnelle. Ces emplois-
types seront eux-mêmes intégrés dans une
famille professionnelle
afin daboutir à unsystème darticulation et dimbrication cohérent
permettant de construire des logiques de déroulement
de carrière ou de professionnalisation.
n
Le poste de travailSituation de travail individuelle et localisée. Il
existe en général une personne par poste de travail.
Une fiche de poste décrit les missions, les
activités et les tâches que doit accomplir un agent
nominativement identifié, dans une structure
donnée ainsi que les compétences spécifiques requises
pour tenir ce poste.
Ex. : Responsable de la formation professionnelle
à la DDE 66 (déclinaison locale de
lemploi-type).
2.1 - Finalité dune cartographie des emplois et des compétences
Une carte des emplois et des compétences se présente généralement sous forme de deux types de documents
:
-
la carte (ou la nomenclature) des emplois,-
le répertoire des emplois.Ils sont complémentaires et ont des finalités différentes. Un exemple de ce type de documents est présenté
dans le R.I.C.F. à travers le document produit par la DPS :
Acteurs et compétences pour réussirlinformatisation du Ministère (Mars 1999).
(1)(
1) http://ridf.cedip.i2Carte (ou nomenclature)
des emplois
Répertoire des emplois
Proposer un document synoptique
permettant dembrasser
dun seul coup doeil lensemble
des emplois-types dune organisation
donnée .
Regrouper les emplois-types par
grandes familles.
Permettre dentrer dans le répertoire
des emplois-types.
Détailler chacun des emplois-types présentés
dans la carte (ou la nomenclature).
Produire un document opérationnel :
- utilisable, au plan central, dans le cadre dune réflexion
prospective,
- déclinable ultérieurement, au niveau dun service,
sous forme de fiche de poste en adaptant et en
contextualisant les informations de départ.
Emploi-type
Compétences
stratégiques
induites
Ressources
requises
induite
Arborescence des différents niveaux
du maillage retenu.
Missions
Activités
Tâches
Performances
stratégiques
attendues
Savoir
Savoir-faire
technique
Savoir-faire
r e l a t i o n n e l
Aptitudes
Finalités
Type
dinformations
présentées
La Lettre du CEDIP -
En lignes n° 14a - avril 2000 - page 6n
Lemploi-typeLemploi-type détaille les missions, les activités
et les tâches communes au niveau national à un
ensemble de postes ayant, dans différents services,
des appellations proches.
Lemploi-type est un dénominateur commun ;
Ex. :Responsable de formation (dénominateur
commun au niveau national).
n
La famille professionnelleCorrespond au regroupement de différents emplois-
types qui participent à une même finalité.
Ex. : Agents du réseau formation (ensemble des
emplois spécifiques du réseau formation).
n
Le domaineCest un regroupement thématique cohérent de familles
professionnelles.
Ex. : gestion des ressources humaines.
3. Les référentiels « génériques »
3.1 - Intérêts et limites des référentiels « génériques »
n
LimitesCe type de document :
est destiné à être mis en oeuvre à léchelon national,
indépendamment des contextes spécifiques
à chacun des services;
est souvent réducteur : il privilégie certains
points au détriment dautres, perçues comme
moins stratégiques;
doit être réactualisé régulièrement en fonction
des évolutions stratégiques du ministère;
demande, pour sa réalisation, un investissement
non négligeable
(temps consacré, moyens humainset financiers)
; se focalise sur un emploi donné alors que la
compétence dun agent est souvent tributaire de
son environnement
(les synergies à développeravec dautres emplois sont peu explicitées dans
la fiche détaillant un emploi-type)
.3.2-Les différents types de référentiels « génériques
»
Référentiel demploi, de compétences et de ressources
sont trois documents chronologiquement
complémentaires. La réflexion sur lun alimente
en effet les deux autres par itération au
cours de leur réalisation
(découverte de points« oubliés » ou pondération différente)
. Ils permettentdavoir dun emploi donné une représentation
précise et très utile dans laction.
Ils sont réalisés par une Direction dAdministration
Centrale en vue de cadrer, de concrétiser et
dexpliciter une politique (
ex. : acteurs et compétencespour réussir linformatisation du ministère
- DPS - Mars 1999 / Bilan des compétences
des cadres de 1
er niveau, guide dutilisation,DPS, Avril 1992)
. Ces documents, même sils sontcentrés sur des emplois et des compétences spécifiques
à acquérir doivent cependant intégrer le
fait quils sont réalisés pour tous les services au
ministère ; ils seront donc
« génériques » (invariants,dénominateurs communs)
.Les services déconcentrés connaissent en fonction
de leur contexte culturel, politique, géographique,
économique... des réalités spécifiques
quils intégreront dans leur stratégie afin de répondre
le plus finement possible, aux attentes des
« clients » (usagers, élus, ...). Les documents produits
par les services à partir des référentiels
émanant des Administrations Centrales peuvent
être de deux types :
des référentiels locaux
(déclinaison locale dunemploi-type pour un groupe dagents déterminé) ;
des fiches de postes
(déclinaison induite par unposte spécifique, nominativement identifié).
n
IntérêtIls permettent, au niveau central, de :
rendre possible la réflexion prospective sur
lévolution dun emploi,
faciliter la réflexion sur le profil des agents à
recruter, la gestion des carrières, la constitution
de « viviers », etc.,
estimer linvestissement quil sera nécessaire
de réaliser pour quil y ait adéquation entre lexistant
et le souhaité,
homogénéiser, au niveau national, les pratiques
professionnelles et les évolutions,
structurer les dispositifs de qualification (formations
initiales, formations prise de poste,
formations continues, ...),
servir de base de négociation entre les différentes
parties concernées,
fournir aux services des référentiels « génériques
»
(invariants, dénominateurs communs) afinde réaliser des économies déchelle et de faciliter
ainsi le travail ultérieur dappropriation et de
contextualisation plus fine.
La Lettre du CEDIP -
En lignes n° 14a - avril 2000 - page 73.3 - Réactualisation régulière des données
Les informations capitalisées dans ces référentiels
sont rapidement obsolètes
(évolutions politiques,technologiques, ...).
Il est donc importantde pouvoir réactualiser régulièrement ces bases
de données en mettant en place un dispositif spécifique
:
Les missionsElles expriment le sens de lemploi ; elles correspondent
aux différentes finalités et sont déclinées
en grands domaines ou secteurs dactivités.
Ex. : Il revient à un cadre de premier niveau de
fixer à son équipe des performances (collectives
et individuelles) à atteindre à partir des orientations
stratégiques du service.
Les activitésLes activités dune situation de travail correspondent
à ce que fait concrètement son titulaire. Elles
expriment la façon dont il doit sy prendre
concrètement pour accomplir chacune de ses missions.
Il sagit du niveau le plus fondamental de
la description dun emploi. La réflexion sur les
activités constitue le point de passage obligé de
lidentification et de la hiérarchisation des performances
à atteindre qui permettent dinduire
les compétences requises qui seront détaillées
dans le référentiel de compétences.
Ex. : Solliciter sa hiérarchie et ses différents
«clients» afin de recueillir leurs attentes.
Les tâchesLes tâches correspondent aux différentes opérations
qui doivent être effectuées pour réaliser correctement
chaque activité. Les tâches expriment,
comme les activités, ce que doit faire, concrètement,
le titulaire de lemploi analysé, mais avec
un niveau de précision beaucoup plus important.
Ex. : «Collecter les traces écrites émanant de
différentes sources afin davoir un premier niveau
de cadrage stratégique précis et pertinent».
n
Référentiel de compétencesIl est réalisé à partir du référentiel demploi. Il
précise le type et le niveau de prestation souhaité
dun agent occupant un emploi donné en termes
de
performances stratégiques à atteindre (résultatsattendus) et de
compétences induites à maîtriserdans un contexte bien spécifique. La liste
produite nest pas exhaustive ; il est important
de ne retenir que les performances et les compétences
stratégiques et de les présenter hiérarchisées
: un document trop détaillé est inutilisable.
Le passage par la performance permet davoir :
une représentation précise du résultat attendu,
une formulation explicite des compétences à
mettre en oeuvre en situation professionnelle,
une pondération et une hiérarchisation de ces
compétences.
n
Référentiel de ressourcesIl détaille pour chaque compétence retenue ce
que doit savoir maîtriser un agent pour mettre en
oeuvre, en situation professionnelle les compétences
explicitées plus haut (
connaissances, savoirfaire techniques, savoir faire relationnels,
aptitudes
). Ils permettent notamment de bâtir, auniveau national, des dispositifs de qualification
(formation initiale, formation prise de poste, formation
continue).
Tous ces documents sont formalisés sous forme
de fiches plus ou moins exhaustives en fonction
des objectifs qui leur sont fixés, et plus ou moins
affinés, en fonction de limportance qui leur est
conférée.
Ressources stratégiques induites
à maîtriser
Connaissances / savoir-faire techniques
/ savoir-faire relationnels /
aptitudes.
Quel type de référentiel ? Des réponses
à quelles questions ?
Quels sont
les points explicités ?
Référentiel demplois
Référentiel de compétences
Référentiel de ressources
Quest-ce que lorganisation attend de lui ?
Quel est son rôle dans lorganisation ?
Quel est son positionnement hiérarchique ?
Missions
Activités
Taches de lagent
Que doit-il être capable de faire ?
Quel niveau de performance attend-on concrètement de lui ?
Quels sont les différents niveaux de savoirs quil doit
maîtriser pour être performant ?
Quelles devraient être les bases dune qualification à lui proposer
?
Performances stratégiques induites
à maîtriser
Compétences induites
recueil des remarques des utilisateurs de ces
référentiels (pertinence des informations, évolutions
constatées, évolutions souhaitées,...),
création dun
« observatoire des emplois et descompétences »,
...
n
Référentiel demploiUn emploi-type détaille ce quun groupe dagents
doit faire dans le cadre de lemploi quil occupe
(
missions, activités, tâches).La Lettre du CEDIP -
En lignes n° 14a - avril 2000 - page 8BIBLIOGRAPHIE
BATAL Christian
(1997) - La gestion des ressources humaines dans le secteur public ; Tomes 1 et 2 - Les ÉditionsdOrganisation - Paris.
CITEAU Jean-Pierre
(1997) - Gestion des ressources humaines - Principes généraux et cas pratiques - Armand Colin -Paris - (p. 45/61).
DPS
(Avril 1992) Bilan des compétences des cadres de premier niveau, guide dutilisation.DPS
(Mars 1999) - Acteurs et compétences pour réussir linformatisation du Ministère.DPS
(Février 2000) - Les orientations stratégiques pour les années 2000/2003.Le BOTERF
(1999) - Lingénierie des compétences (deuxième édition) - Les Éditions dOrganisation - Paris.MALLET Louis
(1991) - Gestion prévisionnelle de lemploi - Éditions Liaisons - Paris.SULZER Emmanuel
(1999) - Objectiver les compétences dinteraction, critique sociale du savoir-être - In : ÉducationPermanente n° 140 : la logique de la compétence - Oct. 1999 - p. 51 à 59.
THIERRY Dominique - SAURET Christian
(1993) - La gestion prévisionnelle et préventive des emplois et des compétences- LHarmattan - Paris.
VALLEMONT Serge
(1998) - La gestion prévisionnelle des effectifs, des emplois et des compétences dans les trois fonctionspubliques
- Berger / Levrault - Paris.ZARIFIAN Philippe
(1999) - Objectif compétence - Éd. Liaisons - Paris.Où trouver des référentiels
(1)Dans le Ministère :
Dans le centre de ressources de votre CIFP.
Sur le site R.I.C.F. :
http://ridf.cedip.i2 - rubrique « management des compétences ».Ailleurs :
Structure spécialisée :
CEREQ - 10, place de la Joliette - 13002 MARSEILLETél. : 04.91.13.28.28. - Internet :
http://www.cereq.frOuvrages présentant des référentiels :
ANPE (1993) - Répertoire Opérationnel des Métiers et des Emplois - Documentation Française Paris - 4 tomes. Existe aussisous forme de CD-ROM diffusé par la CEGOS - Tél. : 04.46.20.68.61. (3 600 F).
CEREQ (1990) : Cahier 13 : Les emplois types du bâtiment et des travaux publics et cahier 17 : Les emplois types de lafonction publique
- La Documentation Française.
FLÜCK C. - Le BRUN C. - CHOQUET C. (1992) - Développer les emplois et les compétences - une démarche, des outils- INSEP Éd.
POROT Daniel (1992) - Tout savoir sur votre future fonction - Éditions dOrganisation.(1) La plupart des documents versés sont des référentiels demplois. Les « véritables » référentiels de compétences sont assez rares
pour linstant, nous comptons sur vous pour les verser dans le RICF si vous en avez produit !
n
Gilles Aymar - CEDIPE-mail : gilles.aymar@equipement.gouv.fr
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